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Anciennement le Au Faisan Dore (activehistory.ca)

Le Faisan Doré

Le Faisan Doré a d’abord été une boîte qui date des années 1930. Ça s’appelait Le Val D’Or  et même si l’animation se

faisait en français, le reste du spectacle était en anglais souvent avec les plus grandes vedettes américaines qui sont

passage au Québec.  Malheureusement, avec le temps, la situation du Val D’Or se détériore.  De cabaret respectable, il

devient un bar moins que respectable ou bouteilles de bière et bagarres étaient devenues presque une spécialité de la

maison.  La police finit par fermer les portes.

Vincent Cotroni et Armand Courville sont les nouveaux propriétaires de Val D'Or qui rouvre en 1947, en prenant bien soin

de camoufler ses antécédents, en petit cabaret de style parisien.  Le Faisan Doré est né.  Les frères Edmond et

Marius Martin, les gérants, donnaient l’impression qu’ils sont les propriétaires.   Pour la petite histoire,

Vic Cotroni est chef de la mafia montréalaise et Armand Courville, son ami de longue date, est organisateur

libéral, chef de Police spéciale des libéraux et collabore régulièrement avec le chef de la police provinciale.

La salle est immense et s’anime à l’heure du spectacle avec des musiciens comme Billy Munro, Bob Cousineau et Fredo Gardoni.  

Jacques Normand en est à ses débuts.  C’est lui qui anime et administre le cabaret.  Il interprète les chansons de Charles Trenet, mais les clients les plus durs, les anciens de la fin du Val D’Or, n’appréciaient pas spécialement et voulaient, à l’occasion, lui lancer des bouteilles de bière, tellement il ne cadre pas avec l’établissement.  Mais, grâce à sa détermination et, surtout à la radio, il trouve son personnage, en y allant de commentaires amusants, humoristiques et parfois même sarcastiques.

M. Martin invite Charles Aznavour et Pierre Roche à se produire dans sa boîte, le duo se produit pendant quarante semaines …ils ont tout déclenché.  Dans les années 1940-1950, la chanson française n’en était qu'à ses premiers balbutiements dans un Montréal très anglophone.  C’est Edmond Martin qui  donne le ton pour le spectacle français.  Il le fait à l’encontre de l’avis des gens  qui croient l’entreprise vouée à l’échec.

En plus de nous faire connaître Charles Aznavour-Pierre Roche,  on peut y entendre Jean Rafa, Paul Berval, Monique Leyrac, Gilles Pellerin, Clairette et un Fernand Gignac encore adolescent. Même Édith Piaf est une cliente régulière du Faisan Doré.  Dans les faits, c’est vraiment le seul cabaret qui donne des spectacles entièrement français. Une légion de talents allaient, grâce au Faisan Doré, poindre à l’horizon de la renommée.  À sa façon, le cabaret Le Faisan Doré participera à l'émergence d'une nouvelle génération d'artistes québécois francophones.

À cette époque, Le Faisan Doré justifie pleinement sa réputation de « Carrefour des Vedettes ».  Tous les artistes qui se produisent au théâtre, Music-Hall et à la radio se retrouvent inévitablement au Faisan Doré.

Il était situé au deuxième étage d'un immeuble situé au 1417, boulevard Saint-Laurent (juste au nord de la rue Sainte-Catherine) à Montréal.

Le faisan Doré a fait époque, mais n’aura subsisté que deux ans.

Sources:

1949-50 Les Variétés lyriques, P. 2
1968 Le Petit Journal, 5 mai, P. 42. 43, Colette Chabot (Propos d’Aglaé)
1971 Photo-Journal, - tout par l'image, 2 mai, P. 8, Claude Asselin
1975 La Patrie - l'hebdo des canadiens-français, P. 2.  3
1998 La Presse, 12 décembre, P. D10, Jean Beaunoyer

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