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Cabaret Saint-Germain-des-Prés

Le Cabaret Saint-Germain-des-Prés fut l'un des cabarets francophones les plus courus de Montréal dans les années 1950.  Il a ouvert ses portes en octobre 1953. Situé au 108 Ouest rue Sainte-catherine, à l'agle de Saint-Urbain, il fut en opération une dizaine d’années.

À une époque où le spectacle à Montréal était dans le goût américain, Jacques Normand lance, dans un petit local de la rue Sainte-Catherine, angle Saint-Urbain, son propre cabaret dans le français, Le Saint-Germain-des-Prés. C’est à Normand Hudon que l’on confie le soin de décorer le cabaret.  Avant Saint-Germain-des-Prés, il n’y avait rien dans le genre à Montréal.

En fait, à la fermeture du cabaret Au Faisan Doré (1950), la majorité des artistes associés à ce cabaret se transportèrent au Cabaret Saint-Germain-des-Prés.  Cette petite salle de 150 places contribuera à donner à Montréal, ville éminemment nord-américaine, une image un peu plus francophone.  Le Saint-Germain-des-Prés, dès sa première année, est une boîte d’un genre tout nouveau convenant parfaitement à l'atmosphère montréalaise qui continue de vivre très bien grâce au effort constant de Jacques Normand, Gilles Pellerin et Billy Munroe.

On y a reproduit la formule à succès du cabaret Au Faisan Doré avec, au début des années 1950, les mêmes artistes : Jacques Normand, Gilles Pellerin et Colette Bonheur, auxquels s'ajoutent rapidement de jeunes artistes québécois, tels Paul Berval, Normand Hudon, Dominique Michel, Clémence DesRochers, Pauline Julien, Serge Deyglun, et Monique Leyrac.

Un jour, Charles Trenet est à New-York, il a quelques jours devant lui entre deux spectacles, Jacques Normand invite Le Fou chantant à venir chanter dans la petite salle du Saint-Germain-des-Prés.  "Le plus grand chanteur français dans la plus petite boîte française" Jean Bissonnette, ami de Jacques Normand.

Le Cabaret Saint-Germain-des-Prés, inspiré librement des cabarets parisiens de la rive-gauche de l'époque, était une institution phare de la musique francophone du Québec des années 1950.

La sympathique boîte du Saint-Germain-des-Prés ferme ses portes en février 1958. Un différend qui oppose son propriétaire Jack Horn à l’Union des Musiciens est à l’origine de la fermeture.  Jacques Normand n’est plus propriétaire, il n’en est que le concessionnaire.   L’Union des Musiciens refuse à ses membres le droit de jouer dans les cabarets de M. Horn, Jacques Normand se voit dans l’impossibilité de continuer ses spectacles.

Le fait est assez inquiétant, si l’on considère que « Le Beu qui rit » est également disparu.  Dans la deuxième ville francophone du monde, il ne reste que des spectacles en anglais en formules américaines comme divertissement pour le public.  

L'édifice abritant le Cabaret Saint-Germain-des-Prés a été démoli dans les années 1970.


Sources:

1951 La Patrie, 30 décembre, P. 82
1958 Radiomonde et Télémonde, 1er février, P. 7
1961 Radiomonde, 7 octobre P. 2
1998 La Tribune, 8 juillet, D. 8, PC.

 

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