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Normand Hudon  (1929-1997)


Né à Montréal le 5 juin 1929, son père Marcel est lui aussi dessinateur.  Il étudie à l'École Supérieure St-Viateur, où il est

président du studio de dessin et de peinture, à l’Académie Querbes et au Collège Mongeau à St-Hilaire, puis à l’École des

Beaux-Arts de Montréal.

Ses premier croquis, il les a vendus à La Presse, à l’âge de 16 ans, après avoir étudié le dessin, la décoration et la

publicité à l‘École des Beaux-Arts de Montréal.

En 1945 il gagne le premier prix du concours d’affiches lancé par le Jardin Botanique.  Puis, en 1946, il gagne un autre prix lors du concours d’affiches pour le Congrès Eucharistique de Rosemont.

Ses œuvres ont régulièrement été exposées à partir de 1947 au Salon du Printemps du Musée des Beaux-Arts de Montréal et ensuite plus fréquemment au Québec, au Canada et à l’étranger.


Le Petit Journal publie en 1948 une série d'aventures illustrées de Normand.   Cette série à pour titre Julien Gagnon et comprend 24 épisodes.

Il part pour Paris en 1949, où il est l’un des premiers québécois à fréquenter l’Académie Fernand Léger.  L'argent de son voyage, il le gagne l'été en travaillant sur les bateaux.  À son retour, Jacques Normand, qui a vu, à Paris, des caricaturistes travailler dans la salle, lui  demande s' il veut travailler au St- Germain-des-Près. Pensez donc, souvent Jacques Normand tient la scène pendant une heure et demie, Jacques Normand, c’est M. Cabaret, et Hudon doit donner son numéro après lui.  Pendant un an, il s'est tapé un bide.

Il devient l’une des premières vedettes du petit écran dans les années 1950 grâce à son humour caustique et ses caricatures dessinées sur le vif.  Flamboyant et fantaisiste, il a entre autres animé Le Café des artistes et participé au P’tit Café, en compagnie de Pierre ThériauIt et de Dominique Michel de 1956 à 1961.  Avec Jacques Normand et Dominique Michel qui composaient l’univers télévisuel de l’époque, Normand Hudon devient une vedette du Québec.

Dans la capitale française, Hudon fait des rencontres fructueuses, notamment celles de Picasso en 1950 à Paris.  En 1952, il rencontre Dali à New-York.

Déjà en 1950, c’est la première vraie exposition de Normand Hudon au Cercle Universitaire.  Les critiques de l’époque ne s’attendent  à rien en particulier, à cause de son âge et qu’on ne le  connaît surtout qu’en tant que caricaturiste.  La surprise est totale.  On remarque , dans ses toiles, l’influence des maîtres qui l’inspirent: Cézanne et Picasso, rien de moins.

En 1954, il publie un recueil de caricatures, J’ai mauvaise mine.  Normand Hudon propose au public sa vision fantaisiste d’un monde que l’on considère généralement avec gravité: Les prisons.  Toujours avec humour, il se penche sur leurs travaux, leurs soucis, leur vie quotidienne.  C’est Jacques Normand qui signe la préface.  La même année, il participe à l’émission de télé Porte Ouverte, où il doit produire une caricature d’une personne qu’il ne connaît pas, sans  la voir juste en lui posant des questions sur son physique.

De 1948 à 1958, il est caricaturiste pigiste pour plusieurs journaux, dont Le Photo Journal, Le Petit Journal et La Patrie à Montréal.  De 1958 à 1961, il travaille à temps plein pour Le Devoir, où ses caricatures de Maurice Duplessis, qu'il représente toujours accompagné d'un vautour, sont vitrioliques.  En 1961, il passe au service du quotidien montréalais La Presse jusqu'en 1965.  En 1967, il devient collaborateur au journal La Tribune.

Avec l'arrivée de Normand Hudon, on constate que le métier de caricaturiste a considérablement évolué.  On remarque une grande différence entre ses dessins à la plume et les caricatures d’autrefois.  Les dessins sont plus subtils, plus légers.  De plus, il jouit déjà d’un privilège très rare:  en riant, il peut aisément massacrer Maurice Richard ou le maire Jean Drapeau et à leur tour les victimes riront. 

On dit de lui que “s'il n’avait pas été caricaturiste il aurait probablement été comédien.  Lorsqu’il rate une caricature, habituellement il réussit une bonne blague.  Et ses gags provoquent généralement quelques grosses vagues de rire.”  Si ces caricatures ne visent pas la ressemblance, encore moins la vraisemblance, ses imitations, en revanche, sont assez convaincantes.

Il est aussi un des caricaturistes attitrés de l'émission la plus écoutée des années 1960, Les Couche-tard, animée par Jacques Normand et Roger Baulu.  Toujours dans les années 1960 on retrouve plusieurs de ses œuvres sur des pochettes de disques d’artistes tels que Dominique Michel, Raymond Lévesque, Jacques Desrosiers, Le Père Gédéon, Les Cyniques et bien d’autres.

Il prépare et tourne ses émissions de télévision le jour et se produit dans les cabarets en soirée.  Il s'est surtout produit au Cabaret Saint-Germain-des-Prés de Montréal.  Après une période plus difficile, M. Hudon s'est arraché à la vie agitée d e la grande ville pour retrouver sérieusement ses pinceaux en 1972.

En quelques années, il met au point un ensemble de thèmes qui traitent avec une tendre ironie certains aspects du patrimoine québécois: religieuses en vélo, religieux en patins,  enfants espiègles, maisons biscornues et aussi des scènes de cours de justice rivalisant avec celles de Daumier.  Honoré Daumier connaît le succès comme caricaturiste professionnel pour des publications satiriques françaises dans les années 1830 jusqu’au années 1870.

Normand Hudon décède en janvier 1997 à l'âge de 68 ans, à la suite d’une longue maladie, en pleine gloire et au plus fort de sa carrière socio-artistique.

Dessine les pochettes de disques pour:

Dominique Michel: Dominique Michel, 1962
Raymond Lévesque: Raymond Lévesque Chansons et monologues, 1962
Le Père Gédéon: Le Père Gédéon dans son 2ème monologue “On s’déBauce”, 1963 Le Père Gédéon Cultivateur, maître-Chantre, 1968 
Le Père Gédéon dans son monologue “La partie de pelote”, 1959
Moi et L’autre, 1966 / 1967
Moi…et L’autre à la Comédie-Canadienne, 1969
et plusieurs d’autres

Sources:

1948 Le Petit Journal, 16 mai P. 45 Dollard Morin
1950 Le Canada, 3 mars P. 4 Rolland Boulanger
1953 L'autorité, 22 août P. 3
1954 L'Autorité, 1 mai P. 6
1956 Le Petit Journal, 29 janvier P. 58  Paul Gladu
1962 Télé-Radiomonde, 24 novembre P. 5 Monic Nadeau
1997 Le Soleil, 9 janvier P. C3
1997 La Presse, 9 janvier P. A2 Pierre Bellemare

 

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L'énission le P'tit café avec Dominique Michel, Pierre Thériault et Normand Hudon

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