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Dodo

Dominique Michel (Aimée Sylvestre) (1932-    )

Née à Sorel le 24 septembre 1932. Après avoir commencé ses études à l’école publique Ste-Catherine, elle devient

pensionnaire chez les Sœurs de Sainte-Anne au Couvent de Lachine.  Par la suite, elle étudie le piano pendant un an à

l’École Supérieure de musique et elle suit des cours d’art dramatique avec Madame Jean-Louis Audet.  En 1950, elle

reçoit son diplôme de l’École Supérieure de Musique de Lachine.  Elle se destine alors à une carrière de chanteuse. 

La même année, elle est élue Miss Est Central et remporte un concours amateur de chanson. Ne voulant pas être

reconnue par son père à ce concours d’amateurs, elle prend un pseudonyme : Dominique Michel.

En 1951, au mois d'août plus précisément, Dominique Michel fait ses débuts professionnels au cabaret Montmartre.  Dès le premier soir elle obtient un très grand succès, c'est un début fort prometteur.  Les journaux parlent d’elle comme d’une chanteuse "avec du style et de l’intelligence, assez intelligente pour attendre d’être parfaitement prête avant de fouler les planches."  "Elle a toutes les qualités nécessaires pour se faire un nom dans le domaine de la chansonnette.  Elle a beaucoup de charme et de simplicité ainsi qu’une très gentille personnalité" bref on ne tarit pas d’éloges à son endroit.

Dominique Michel est arrivée à la TV comme un cheveu sur la soupe.  Dès le début, en 1952, elle fait un bout d'essai et c’est assez pour convaincre les producteurs et réalisateurs de l’émission Mes jeunes années de l’inviter pour la première.  Dominique fait tellement bonne impression qu’on décide de la garder une seconde semaine.  Après trois années à la radio qui furent plus ou moins gratifiantes pour elle, c’est avec l’avènement de la TV qu’on la découvre.  Plus tard, elle avouera qu’elle est beaucoup plus à l’aise devant une caméra de TV que devant un micro de radio.  "À la radio il faut meubler constamment, parler tout le temps, alors qu'à la TV un geste, une mimique suffit à vous faire comprendre ou à produire un sourire".  C’est vraiment l’émission Mes jeunes années qui l’a mise au monde.  Quand on lui demande pourquoi c’est la TV qui fait en sorte que, maintenant on la découvre elle répond: "Parce que la TV fait voir, en plus de faire entendre... Marilyn Monroe a raison quand elle dit que le sex-appeal est 60 % de la réussite d’une actrice ou d’une comédienne. Je ne prétends pas être une Monroe, mais ce que j’ai,  je ne vois pas pourquoi je ne l’emploierais pas.  Allez, ouste! qu’on me regarde! " pas froid aux yeux la Dominique.  Et André Rufiange  dans le même article de rajouter:  "Dominique ne mesure pas plus de cinq pieds.  Elle est finement tournée et gracieusement arrondie... Les téléspectateurs auront principalement aimé ses jolis yeux expressifs."  Un peu sexiste le Rufi.

Malgré son succès à la télé, elle continue de travailler dans les cabarets notamment  avec Denis Drouin, Denise Filiatrault et Jacques Lorain dans une revue montée par ce dernier.  La troupe de Jacques Lorain obtient un grand succès.

À la fin de 1953 début 1954, grâce à la collaboration du chanteur Fernand Robidoux, elle part vivre un an à Paris, sans même aviser ses parents.  Elle y chante dans des cabarets, au Casino de Nice et de Canne et dans une émission de radio Paris, chez Patachou et elle a été six semaines à Bobino le grand Music-Hall de Paris.  Elle interprète notamment des chansons de son ami Raymond Lévesque, Une petite canadienne  et  La famille.  Cette dernière pièce devient son premier succès sur disque.  Ne sachant pas vraiment comment se décrire, chanteuse, comédienne, fantaisiste, c’est à partir de ce moment qu’elle décide, comme lui avait conseillé Jacques Normand, de devenir fantaisiste à temps plein.  Ce qu’elle ne regrette pas, car à Paris ça marche très bien pour elle.  En vedette américaine aux boîtes qu’elle fait , on trouve des inconnus tels Jacques Brel, Marcel Aumont.  Bien sûr,  ces noms ne resteront pas inconnus très longtemps mais,  à l’époque où Dominique était en vedette, pour eux, ça ne marchait pas encore très fort et elle avait souvent plus de succès qu’eux.  Elle avouera que pendant trois mois elle a, littéralement, crevé de faim.  À 2.00$ par boîte et en courir trois ou quatre le même soir n’a pas de quoi enrichir qui que ce soit.  Avec Raymond Lévesque , qui est dans la même situation, elle partage un bout de pain et un morceau de fromage de toute la journée. 


 

Pendant son voyage elle en profite pour se fiancer à un auteur, chanteur et guitariste Pierre Lunel.  D’ailleurs de Raymond Lévesque, elle dira en 2015, "Moi, je ne vis pas dans le passé.  J’ai tout oublié.  Je suis dans le présent. Par contre, je rendrai hommage à Raymond Lévesque, qui a écrit des chansons magnifiques, dont Quand les hommes vivront d’amour.  Il m’en a écrit à moi aussi, et c’est à lui que je dois mon début de carrière de chanteuse."

Au début de  l’année 1955, de retour de son séjour à Paris, elle fait ses premières armes avec la troupe de Jacques Normand, au cabaret St-Germain-des-Prés à Montréal.  Avec cette même troupe, elle a chanté à Québec, et elle a obtenu beaucoup de succès   À la fin de cette même année, elle se joint à l’équipe du Beu qui rit avec Denise Filiatrault, Jacques Lorain, Denis Drouin, Jean-Claude Deret sous la direction artistique de Paul Berval.  Encore une fois, elle connaît un grand succès. 

Contrairement à ce que l’on pense, Dodo se trouve peu souvent avec Denise Filiatrault sur scène.  C’est accidentellement qu’on les voient ensemble dans la troupe de Berval.  Elle ne forme pas un duo.  Roger Joubert s’est joint à la troupe, en tant que pianiste,  c’est le grand amour.  Elle rompt avec son fiancé de Paris.  Ils se fiancent et le mariage est prévu pour l’année suivante.  Malheureusement Roger est volage, elle rompt avec Roger.  Si vous mettez la main sur la biographie de Dominique Y’a des moments si merveilleux allez à la page 88 vous serez à même de découvrir ce qui c’est passé.

 

En 1956 elle participe à une émission de fin d’année intitulée Adieu 56, salut 57 l’ancêtre des Bye-Bye.  Au printemps de la même année elle participe à la revue de Gratien Gélinas, Les Fridolinade 1957, elle endisque la chanson Sur l’perron qui remporte le deuxième prix au Concours de la chanson canadienne.  Au début de l’année 1957, elle se rend à New-York pour y enregistrer ce qui devait être son premier succès, En veillant su’l perron (100 000 copies vendues).  Pourquoi New-York? Parce que là-bas, les studios permettent d’enregistrer sur plusieurs pistes, il est possible d’enregistrer l’orchestre puis ensuite la voix.  À Montréal ce n’est pas encore possible.  À la trompette c’est Quincy Jones et au saxophone c’est Elvin Jones, son frère. 

 

C’est lors de ces voyages qu’elle rencontre Camille Henry, jeune joueur de hockey pour les Rangers de

New-York.  C'est le Grand Amour.  C’est Boum-Boum Geoffrion qui lui a présenté.  Ils se marient en mai 1958

et c’est Paul Berval qui agit comme garçon d’honneur.  Les voyages, les cabarets, le hockey, les tournées, tout

ça finit par les rattrapés.  Ils finissent par se laisser.  Ni l’un ni l’autre ne se détestaient, mais ils ne s’aimaient

plus. Ça aura été le premier et le seul mariage de Dominique.

A la fin des années 1950 et tout au long des années 1960, Dominique Michel participe à plusieurs téléromans,

émissions de variétés et revues.  On pense à :  En haut de la pente, Le petit monde du père,  à la radio

Jus d’orange et café  avec Normand HudonZéro de conduite, Les 4 D, et Dans le vent. Elle y partage la

vedette avec Denise Filiatrault, Jacques Desrosiers, Donald Lautrec, Benoît Marleau, Daniel Guérard et Robert Demontigny.  Avec Roger Baulu, elle anime à la radio Au pied levé.
 

L’année 1963 est très occupée pour Dominique Michel mais, de son propre aveu, elle n’a pas eu le succès escompté.  Toutes les émissions auxquelles elle participe n’ont pas eu la cote d’amour qu’elle aurait voulue.  Se sentant trop limitée à cause de son accent parfois trop canayen elle décide d’aller étudier l’art dramatique avec Jean Dalmain. On lui offre une continuité radio à CKLM. Elle anime avec Jean-Pierre Coallier l’émission Ça tourne en rond  tous les jours.  Au début de l’année suivante, Dodo abdique.  Elle laisse tomber, Elle ne fera plus l’émission de CKLM.  Elle n’était pas satisfaite d’elle-même; ses gags sont usés et elle s’en rend compte.  C’est sa conscience professionnelle qui lui fait prendre cette décision.

Juste comme ça en passant. Dans une entrevue qu’elle donne à Monique Nadeau du Téléradiomonde du 29 février 1964 elle dit et je cite "je n'ai pas envie de faire le métier jusqu’à 70 ans.  À 41 ans, j’espère pouvoir me retirer".  Elle participe à un spectacle de music-hall à la Place des Arts avec Denise Filiatrault, Donald Lautrec, Jenny Rock, Michèle Richard, Margot Lefebvre et Les Baronets

 

De 1965 à 1969, elle anime, aux côtés de Lucien « Frenchie » Jarraud et Fernand Gignac, qui fut par la suite remplacé par Paolo Noël, Toast et café.  

En 1966, elle reçoit le titre tant convoité de Miss Radio-Télévision. C’est Olivier Guimond qui reçoit le même honneur chez les hommes.



 

En janvier 1968, avec Henri Heusdens, son amoureux , elle ouvre Chez Zouzou ; petit salle d’environ 80 places, où on n’y accepte qu’une clientèle choisie.   Malheureusement, quelques mois plus tard, elle ferme les portes.  Elle aura perdu une bonne somme d’argent dans l’aventure.  D’ailleurs en novembre 1967, on annonçait en grande pompe , le mariage imminent de Dodo et de Heusdens. "Ce sera le mariage de l’année" Dominique Michel et Henri Heusdens attendent leurs divorces respectifs.  Deux ans et demi plus tard, de retour d'un long séjour en France, Dominique Michel annonce que rien ne va plus entre elle et Henri Heusdens et ils ont décidé de rompre.

 

 

Au milieu des années 1970, Dodo annonce qu’elle a un projet secret.  Ce projet, c’est Prospect Films, une compagnie de distribution de films étrangers au Québec et dont elle est présidente.  Elle réussit en affaires pour la première fois. Elle a su s’entourer d’hommes d’affaires avertis.

De 1966 à 1972 elle est la vedette, avec Denise Filiatrault, Roger Joubert et Réal Béland, de la très populaire comédie Moi...et l’autre, écrite par Gilles Richer. 

 

Le Bye Bye 1976 devient le Bye Bye des grandes retrouvailles.  Ça fait maintenant cinq ans qu’on n’a pas vu Dodo et Denise côte à côte sur une même scène.  Pour Dominique Michel, l'idée de retrouver le réalisateur Jean Bissonnette, celui-là même, qui l'assiste à ses débuts à la télévision et sa compagne de toujours lui sourit.  Le Bye Bye est un succès. 

En 1978, pour ses 46 ans, Dominique Michel se paie la traite.  Au grand théâtre de Québec, elle présente son premier one Woman show “Show time Dominique Showtime”.  Elle fait une tournée à travers la province.  On enregistre le spectacle pour en faire un 33 tours qui sort en février 1980.  

Une quarantaine de 45 tours, une vingtaine de 33 tours, près d’une trentaine de rôles à la télévision, une vingtaine d’émissions de télé où elle a animé, seize rôles au cinéma.  Sans oublier les publicités dans lesquelles elle est apparue et les différents prix et hommages dont celui, en 2005,  du Métrostar spécial de la personnalité la plus marquante des vingt dernières années, le trophée Olivier Guimond, les Galas Juste pour rire.  Tout ça c’est Dominique Michel, tout ça, c’est 70 ans et plus de carrière.
"Je fais un métier d’homme.  C’est dur.  Je n’ai pas le temps de faire autre chose que ma carrière."  Dominique Michel  1971

Liste sommaire des artistes avec qui elle a travaillé dans des émissions et films, qui sont nommés sur

ce site:

Béliveau, Juliette :(1956) "Grand'Ville P.Q.".
Berval, Paul: (1954 à 1960) "La troupe Le beau qui rit"; (1988) le film "Les tisserands du pouvoir".

1966-1971) "Moi ... et l'Autre"; (1984-1985) "Le 101 ouest, avenue des Pins".
Claude Blanchard :(1992) série télé "Montréal ville ouverte"; (1959-1961"En haut de la pente douce"; 

(1976-1977) "Chère Isabelle" ; (1982-1983) "Métro-boulot-dodo"; (1996-2010) " Virginie".
Deschamps, Yvon: (2007-2009) "Taxi 0-22" .
Paul Desmarteaux :(1959) "Difficultés temporaires."
Desrosiers, Jacques: (1963-1964) "Zero de conduite"; (1966-1971) "Moi...i et l'Autre"; (1976-1977)

"Chère Isabelle".
Duceppe, Jean: (1962-1963) "Le petit monde du Père Gédéon".
Ducharme, Yvan:(1973) Le film "Y'a toujours moyen de moyenner".
Filiatrault Denise: (1959) "Difficultés temporaires"; (1992) série télé "Montréal ville ouverte"; (1963) l'émission "Zéro de conduite"; (1966-1971) "Moi... et l'Autre"; (1976) le film "Je suis loin de toi mignonne";  (1984) "Le crime d'Ovide Plouffe"; (1984-1985) "Le 101 ouest, avenue des Pins"; (1986) la série "Le crime d'Ovide Plouffe"; (1989) "Les tisserands du pouvoir"; (2007-2009) "Taxi 0-22" .
Gamache, Marcel: (1956) "Grand'Ville P.Q.".
Gélinas, Gratien: (1988) "Les tisserands du pouvoir".
Giguère, Marcel: (1984) série "Le 101,oues,ave des pins";  (1966-1971) "Moi... et l'Autre".
Guimond, Olivier: (1959) "Difficultés temporaires"; Fevrier 1966 recoit le titre de Monsieur Radio-télévison, Dominique Michel recoit le même honneur du coté des femmes.
Hudon, Normand: (1956-1961) l'émission "Au p'tit café" avec Pierre Thériault,  Dans les années 1960 Dessine les pochette des disques
La Poune (Ouellette, Rose): (1974) le film "Les aventures d'une jeune vierge"; (1976) série télé "Chère Isabelle".
Landré, Claude: (1966-1971) "Moi... et l’Autre".
Le Père Gédéon(1956) "Grand'Ville P.Q. "; (1959-1961) "En haut de la pente douce";( 1962-1963) "Le petit monde du Père Gédéon"
Labelle, Pierre:  (1976-1977) "Chère Isabelle".
Noël, Michel: (1976-1977) "Chère Isabelle".
Les Jérolas (Jean Lapointe): (1992) série télé "Montréal ville ouverte".
Normand, Jacques: (1972)  "Bye Bye".
Serge Thériault/ Claude Meunier: (1993-1998) " La petite vie".
Plante, Jean-Pierre: Ecrit les textes de plusieurs de ses spectacles, 1976 1989  1990  1991 co-écrit le bye-bye.
Roger Joubert: 1966-1971 et 1995 "Moi... et L"Autre", (1984-1985) "Le 101, ouest, avenue des Pins".
Ti-Gus et Ti-Mousse /Denise Emond/ Réal Béland: (1966-1971) "Moi... et l'Autre"; (1984-1985) "Le 101 ouest, avenue des Pins".

Discographie partielle:

Dominique Michel en Personne / Venus / VL 305 / 1962
Un P’tit bout d’femme / Apex / ALF 1559 / 1963
Moi , J’aime Dominique / Apex / ALF 1587 / 1966
Dominique Michel / RCA-Victor série Gala / CGP-287 / 1968
Showtime Dominique Showtime / Énergie / ENG 4201 / 1979
Moi…et l’autre / Jupiter / JDY 7005 / 1966/1967
Moi…et L’autre à la Comédie-Canadienne / Jupiter / Yds 8027 / 1969

Sources:

Starquebec.net
Le Huffington Post Quebec
1951 La Patrie, 5 août, P. 79  Jacques Trépanier
1951 Le Canada, 3 août, P. 5
1953 Radiomonde et Télémonde, 1 août, P. 6
1954 Radiomonde et Télémonde, 14 août, P. 3, André Ruffiange
1953 Radiomonde et Télémonde, 22 août  André Ruffiange
1954 Radiomonde et Télémonde, 20 novembre Huguette
1955 Le soleil, 16 janvier, P. 7
1955 Radiomonde et Télémonde, 16 juillet, P. 7
1962 Télé-Radiomonde, 17 novembre, P. 3
1963 Télé-Radiomonde, 13 juillet, P. 6
1963 Télé-Radiomonde, 30 novembre, P. 7
1964 Télé-Radiomonde, 22 février, P. 3
1964 Télé-Radiomonde, 29 février, P. 10. 11, Monic Nadeau
1967  Télé-Radiomonde, 7 octobre, P. 29
1967 Télé-Radiomonde, 11 novembre, P. 2. 3
1970 Télé-radiomonde, 16 aout, P. 3, Louise Pilon
1971 Le Petit Journal, 9 mai, P. spec 1, Jean-Paul Sylvain
1976 Photo-Journal - tout par l'image, 21 février, P.5, Micèle Sénécal
1978 Télé-Radiomonde, 1 octobre, P. 15

Apex ALF 1559     1963

Tu ne penses qu'à ça - Dominique Michel
00:00 / 00:00

Venus VL 305     1962

La ruine Babine - Dominique Michel
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Un clair de lune à St-Tite - Dominique Michel
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Camille Henri et Dominique Michel.jpeg

APEX  ALF 1587    1966

Une grenouille dans le vent - Dominique Michel
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Energie    ENG 4201     1979

Dominique Michel showtime.jpg
Dominique Michel showtime b.jpg
Mise au point Michel Chartand - Dominique Michel
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Filiatrault

Denise Filiatrault (1931-    )

C‘est  le 16 mai 1931 à Montréal, que Denise Filiatrault voit le jour.  Son père, Lucien Lapointe, qui n’a que vingt-et-un

ans, est loin de se douter du drame qui était pour se jouer.  Son épouse, Evelyne Labonté, à peine vingt ans, donne

naissance à une fille: Marie Donalda Denise Lapointe. Trois semaines plus tard, le 4 juin, Evelyne décède suite à des

complications post-partum. Lucien se retrouve veuf et père d’un petit poupon.  Après avoir enterré Evelyne, il confie

Denise à sa mère qui habite la campagne.  Malheureusement, un bébé naissant s’avère une trop lourde tâche pour la

mère de Lucien.  Il doit reprendre Denise après quelques semaines.   Désemparé, il va chercher de l’aide auprès de son

ancien professeur et confesseur, le Père Parent. La sœur du Père Parent, Yvonne, et son mari Paul-Armand Filiatrault seraient très heureux de recueillir le bébé. Et c’est comme ça, sans aucune forme de procédure  que Denise  Lapointe atterrit chez les Filiatrault et finit par porter le nom. Elle a une enfance extrêmement heureuse.

Déjà, toute petite, elle crée des pièces de théâtre ou elle fait la mise en scène.  À onze ans , elle fait ses débuts amateurs à CKAC.  La compagnie RKO avait lancé un concours dans le but de découvrir une petite Blanche-Neige.  Elle réussit à se classer parmi les dix premières, ce qui fut suffisant pour qu’elle se fasse remarquer.  Son père n’est pas très entiché par l’idée que Denise devienne comédienne; il voulait qu’elle soit sténographe à la cour.  Pour lui faire plaisir, elle prit le cours et ainsi elle devint sténographe à l’impôt sur le revenu.  Elle dû mentir sur son âge, elle avait quinze ans mais a ditt qu’elle en avait dix-sept.

Elle débute en 1946 dans la revue musicale "Coquetel 46" de Fernand Robidoux.  À cette même époque, elle participe à tous les concours.  Au concours de Miss Cinéma 1950, elle se classe parmi les seize finalistes.  On demande aux finalistes de chanter et on les amène au Faisan Doré, boîte de nuit tenue par la pègre du temps. Après cette soirée, Denise est engagée.  Elle a signé un contrat de trois mois.  De son propre aveu, elle n’était pas très bonne, pour ne pas dire qu’elle était très mauvaise et chantait n’importe quoi.  Elle se croit des talents de chanteuse « réaliste » et se monte un répertoire de chansons noires.  Ce qui fait que le contrat de trois mois se transforme en contrat d’un seul mois. C’est là qu’elle rencontre Jacques Lorain.  Denise  bouleversait Jacques comme femme, mais comme chanteuse elle le faisait rire.  Il trouvait que son répertoire n’était pas adapté à son tempérament.   Le premier avril 1952, elle épouse Jacques Lorain.

C’est justement lui qui lui parle d’une jeune chanteuse drôle avec qui elle pourrait faire un bon duo. Elle forme, avec Dominique Michel, un duo fantaisiste qui fait les belles heures des cabarets et des émissions à la télévision.

En 1954, avec Dominique Michel, elle se joint à la troupe du "Beu qui rit». Déjà  Roger Joubert, Denis Drouin, Jacques Lorain et Jean-Claude Deret  en font partie et Paul Berval en est le directeur.  C’est dans cette troupe qu’elle crée le sketch de la mère et de la petite fille qu’elle joue aux côtés de Dominique Michel.  Denise étant la mère et Dominique la petite fille.

Claude Henri Grignon, auteur de Les Belles histoires des pays d’en haut,  lui confie, en 1957, la tâche ingrate de ramener Séraphin à des sentiments plus humains.  Elle est alors la Grand Jaune, la soeur de Séraphin, rôle qu’elle tiendra pendant neuf ans.

En 1960, Denise Filiatrault est nommée Miss radio-télévision. Par la suite, elle connaît quelques succès sur disques.  L’été de cette même année, Denise Filiatrault et Jacques Lorain sont les vedettes d’une nouvelle série, Coup de vent.  Aujourd’hui, on appelle ça une comédie de situation.   Les deux personnages forment le couple le moins conventionnel possible, lui artiste peintre et bohème, elle un peu fofolle, pas bourgeoise pour deux sous.

Denyse joue, en 1961, au côté du grand acteur Jean Duceppe dans la pièce L’échéance du vendredi. La pièce est reprise 10 ans plus tard à la télévision de Radio-Canada avec les mêmes acteurs et le même réalisateur.

En 1962, elle enregistre les chansons Twist contre twist avec Jen Roger, et La jeunesse d'aujourd'hui.  En 1963, elle se joint à Dominique Michel, Jacques Desrosiers et Donald Lautrec pour la revue Zéro de conduite, aussi elle obtient un autre succès avec la chanson André, et en 1964 avec Bleu, ce ciel bleu.

Dans la même année, Denise tient la vedette de la comédie musicale Le vol rose du flamant écrite par Clémence Desrochers.  En 1966, elle enregistre Ne dis rien en duo avec Serge Laprade. Elle tient le rôle vedette de la comédie musicale Monica la mitraille en 1968.  L'année suivante, elle crée les chansons La complainte de Lola Lee et Du premier au dernier, dans la comédie musicale Demain matin, Montréal m'attend.  Au cours des années 1960, Denise Filiatrault connaît aussi de nombreux succès à la télévision dans les séries: Moi et l'autre (1967-1972) avec Dominique Michel, naturellement plusieurs Bye-Bye,  toutes des émissions qui ont marqué le Québec.

En 1974, La compagnie Jean Duceppe présente une pièce à deux personnages qui sera jouée au théâtre Port-Royal.  Il s’agit de la pièce Seahorse. Denise Filiatrault qui fait un retour au théâtre partage la vedette avec Jacques Godin. La pièce est joué deux mois à Montréal, puis en province.

Denise Filiatrault ajoute, en 2004,  une autre corde à son arc; elle prend la direction artistique du Théâtre du Rideau Vert.  L’histoire personnelle de la comédienne la rattache également à l’établissement, puisqu’elle y a commencé sa carrière théâtrale en 1957 et joue, une décennie plus tard, la pièce mythique Les Belles-sœurs de Michel Tremblay.  Elle rêve d’un théâtre  “pour tout le monde, à la portée de tout le monde, pour un peuple qui n’est pas bête“.

Côté cinéma elle joue dans:  Le p’tit vient vite (1972), La mort d’un bucheron (1973), Il était une fois dans l’est (1974), Gina (1975), Je suis loin de toi mignonne (1976), Le soleil se lève en retard (1977), Fantastica (1980), Les Plouffe (1981), Laurence anyways (2012), C’est le coeur qui meurt en dernier (2017), Menteur (2019) pour ne nommer que ceux là.  Comme réalisatrice: C’t'à ton tour (1998), Laura Cadieux Laura Cadieux... la suite (1999),  Il était des fois (2002),  Le petit monde de Laura Cadieux (2003 /TV Mini Series),  Ma vie en cinémascope (2004).

Faire le tour de la carrière de Denise Filiatrault n’est pas une mince tâche.  En soixante dix ans de carrière, il s’en ai passé des choses, il s’en est fait du théâtre, du cabaret, de la radio, de la télévision, des amours, des amis bref…tout pour faire une vie.  

Et si la petite chanteuse de club n’avait retenue qu’une seule leçon? Elle se résumerait ainsi: c’est le public qui décide… “ Denise Filiatrault

Liste sommaire des artistes avec qui elle a travaillé dans des émissions et des films, qui sont nommés sur ce site:
 
Béliveau, Juliette (1954-1960) "Toi et moi"
Berval, Paul (1954)  la troupe du   "Beu-qui-rit"; (1981) le film "Les Plouffe »; (1954-1960) “Toi et moi”; (1956)  “Nérée Tousignant“; (1966-1971) “Moi et... l’autre”;(1970-1982)“Chez Denise”; (1981) ”Les Plouffe” la série;(1984-1985) “Le 101 ouest, avenue des Pins“; (1989) “Les tisserands du pouvoir”; (1990-1991)   “Denise...aujourd’hui"
Claude Blanchard (1980)  Le film “Fantastica”; (1975) le film « Gina »; (1992) “Montréal, ville ouverte
Daigneault, Pierre (1956-1970) "Les belles histoires des pays d'en haut"
Deschamps, Yvon (1977) le film "Le soleil se lève en retard »; (2007-2009) “Taxi 0-22
Desmarteaux, Paul  (1956-1970) "Les belles histoires des pays d'en haut"; (1959) “Difficultés temporaires
Desrochers, Clémence (1964) "Le vol rose du flamant" première comédie musicale québécoise
Desrosiers, Jacques (1963-1964) "Zéro de conduite"; (1979) "Chez Denise"; (1972) le film "Les Indrogable"; (1966-1971) "Moi et... l’autre”"
Duceppe, Jean (1974) Le film "Les beaux dimanches" de Richard Martin, Scénario Marcel Dubé;  (1989) la pièce "Bonjour Broadway ! "
Ducharme, Yvan (1982) "Montréal, ville ouverte"
Gélinas, Gratien (1988) "Les tisserands du pouvoir“; (1985) série humoristique “L'agent fait le bonheur
Giguère, Marcel  (1954-1960) “Toi et moi”; (1984) série "Le 101, ouest, avenue des pins“; (1984) le film "Le crime d'Ovide Plouffe“;  (1966-1971) "Moi et... l’autre
Guimond, Olivier (1954-1960) “Toi et moi
Kostan, Charlie (1969)  Enregistrement de L'album de Charlie Kostan au disco club de Denise Filiatrault
La Poune (Ouellette, Rose)  (1979-1982) “Chez Denise
Landré, Claude dans les années 1970 serie-télé "Moi et... l’autre"
Latulippe, Gilles  (1983-1987) "Poivre et sel"
Les Jérolas/ (Jean Lapointe ) (1992) “Montréal, ville ouverte”; (2014-2017) “Les beaux malaises
Lévesque, Raymond (1975) "Rosa"
Michel. Dominique (1988) le film "Les tisserands du pouvoir“; (1999) Réalisation  "Laura Cadieux...la suite“;  (1992) série télé "Montréal ville ouverte“; (1963) l'émission "Zéro de conduite“; (1967 à 1972) "Moi et... l’autre“; (1976) le film "Je suis loin de toi mignonne“; (1984) "Le crime d'Ovide Plouffe“; (1984-1985) “Le 101 ouest, avenue des Pins”;(2007-2009) "Taxi 0-22"
Normand, Jacques (1977)  "Bye Bye"
Paul et Paul / Serge Thériault (1975) le film "Gina”; (1979)  le film"Au revoir …à lundi" avec Serge Thériault
Plante, Jean-Pierre  (1976, 1991) Co écrit sur le bye bye
Sol (Favreau, Marc) (1972) le film "Les Indrogables“; (1990) le film "La Fille du maquignon"
Roger Joubert (1966-1971 et 1995) télé série "Moi et... L"autre"
Tex Lecor  (1979-1982) "Chez Denise", (1984-1985) télé série "Le 101, ouest, avenue des Pins“; (1990-1991) "Denise... aujourd'hui"; (1991) le film "Alisée"
Ti-Gus et Ti-Mousse / Denise Emond / Réal Béland (1966-1971) “Moi et... l’autre” ;
(1984-1985) “Le 101 ouest, avenue des Pins

Discographie partielle:

Moi…et L’autre à la Comédie canadienne / Jupiter/ YDS 8027 / 1969
Dominique Michel Denise Filiatrault Moi…et L’autre / Jupiter / JDY 7005 / 1967

Sources:

Biographie de Denise Filiatrault «  Quand t’es née pour un p’tit pain » Danièle Lorain  Libre expression
Ici Radio-Canada.ca
1971 Le Petit Journal, 25 juillet, P. 1 Spectacle, Jean-Paul Sylvain
1974 Télé-Radiomonde, 16 novembre, P. 10
1974 La Patrie, 8 dec, P. 8, Anne Pierquet

JupiterJPL  11012

Laid' comm'qu'a l'est - Dodo et Denise
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Moi...et l'autre

Moi et...l’autre (1966-1971)

La naissance de Moi et...l’autre est, somme toute, assez simple.  La série a été la première émission télédiffusée en

couleur.

En 1966, c’est le réalisateur Jean Bissonnette, qui travaille régulièrement avec Dominique Michel et Denise Filiatrault,

qui un jour présente aux deux filles l’auteur Gilles Richer.  Il écrit pour Jacques Normand et Roger Baulu à l’émission

Les Couche-Tard.  Bissonnette n’a que de bons mots au sujet de Richer.

 

Quelques semaines plus tard, Bissonnette appelle Denise pour lui dire que Gilles Richer à une idée de sitcom (comédie de situation) pour Dodo et Denise.  Une rencontre à quatre est organisée dans le bureau de Bissonnette pour en discuter.  Richer s’inspire des sitcoms américaines, il en dévore.  Il présente son texte pour une première lecture.  C’est pas mal, il y a de bonnes idées mais les deux filles et Bissonnette ne sont pas complètement convaincues.  Ça ne correspond pas tout à fait aux personnages des deux filles.  

 

Bissonnette et Richer vont réfléchir au bar 400 et Dodo et Denise vont prendre une bouchée au restaurant Chez son Père (c’est le rendez-vous de tous les artistes avant ou après les représentations).  Aussitôt attablées, les filles s’entendent pour dire qu'il faut qu’elles reprennent les personnages qu’elles ont affinées dans leurs spectacles au cabaret.  La plus grande et plus allumée embarque dans ses histoires la plus petite et la plus naïve.  Pour les intrigues avec tout ce qui leurs arrivent au quotidien, au cabaret et avec tout ce que leurs amis leurs racontent, elles ont de quoi alimenter les personnages pour un bon bout.  Bref elles ont plein d’idées en réserve et des situations à la tonne.

 

Ensemble, elles développent quelques intrigues qu’elles proposent à Bissonnette et Richer.  Richer a maintenant une idée claire de ce que sera son style d‘écriture pour les épisodes.  Radio-Canada accepte la série.  Ce sera une série nouveau genre.  On sort des séries où l’action se déroule dans la  cuisine.  Deux filles célibataires qui habitent ensemble et qui swinguent pas mal.  Des filles libres, belles et autonomes qui n’attendent pas qu’on leurs présentent des gars; elles s’organisent pour les rencontrer.  Personnages féministes avant l’heure.  Moi...et l’autre c’est aussi un décor ultra moderne, penthouse, vue sur Montréal, diffusé en direct et en couleur par dessus le marché.

 

Dodo et Denise sont de vraies cartes de mode. Elles ont lancé plusieurs styles et modes.  Minijupes, T-shirt, pantalons éléphants, bas de toutes les couleurs, petites robes à la Pierre Cardin.  La mode des petits points noirs sous les yeux, les faux cils dessinés sous l'oeil.  Donc il n’est pas rare que Radio-Canada reçoive des critiques parce qu’elles portaient des minijupes "trop vieilles pour s’afficher de la sorte" Dodo et Denise ont à peine 30 ans.


Après quelques séances de remue-méninges, Bissonnette décide que Dodo et Denise collaboreront comme "Idea Women" pour adapter et créer des intrigues pour mieux alimenter Gilles Richer.

 

Moi...et l’autre est le concurrent direct de l’émission Cré Basile avec Olivier Guimond.  Après un an, les cotes d’écoute dépassent celle de Cré Basile.  La comédie, les comédiens, comédiennes venant du vaudeville, burlesque ou des cabarets, ne sont pas spécialement bien vues dans le "grand monde".  Très souvent lorsque Dodo et Denise allaient dans une soirée, certains gens snob leurs demandaient ce qu’elles faisaient dans la vie:  

 

-Que faites vous à la télévision?

-Moi et L’autre!

-Ah! je ne connais pas.

 

Et à la fin de la soirée, après trois ou quatre verres, les dames chics savent toutes les expressions et les gestes.

 

Déjà bien connu par le public des cabarets, grâce à Moi...et L’autre, elles deviennent, du jour au lendemain, très

populaires. Elles sont sollicitées de toute part.

 

En mars 1969, les comédiens de la série présentent une revue de théâtre sous le thème de Moi...et l’autre à la Comédie canadienne.  Dominique Michel et Denise Filiatrault pratiquent la chorégraphie d’Alain Lund.

 

Toujours 1969, Moi...et l’autre prend un nouveau tournant.  L’équipe se rend sur le Vieux Continent pour un enregistrement.  Dans cet épisode, un coup de foudre a lieu sous le ciel de Paris.  Dominique fait la connaissance de celui qui deviendra son mari, François Dupuis, joué par le comédien Jean-Paul Dugas. 

 

C’est aussi en 1969 que la série se voit décerner le prix Mandarine qui récompense la meilleure émission de télévision.

 

Moi...et l'autre a été diffusée entre le 11 octobre 1966 au 31 août 1971, 187 épisodes de 25 minutes.

 

Une suite de 39 épisodes de 25 minutes en cinq saisons, a été présentée du 6 septembre 1995 au 23 avril 1997 et c’est Denise Filiatrault qui signe les textes alors que Jean-Pierre Plante et Dominique Michel en sont les co-scénaristes.  Trente ans après la première série et riches d'expériences, Dodo et Denise ont décidé de cohabiter de nouveau, mais l'âge n'a guère assagi les deux amies.  Elles vivent dans un appartement où elles ont retrouvé le gérant de l'époque, M. Lavigueur, et le fils du concierge, Gustave.  Des scènes rapides et folles interprétées avec brio par une équipe de comédiens passés maîtres dans l'art de la comédie.

 

Discograpie partielle:

 

1.  Dominique Michel Denise Filiatrault Moi…et L’autre / Jupiter / JDY 7005 / 1967

2.  Dominique Michel Denise Filiatrault Moi…et L’autre / Jupiter / JDY 7005 / 1967

Moi…et L’autre à la Comédie canadienne / Jupiter/ YDS 8027 / 1969

Sources:

 

Autobiographie Dominique Michel  "Y’a des moments si merveilleux…" P. 163/164/165 éditions La semaine

Denise Filiatrault « Quand t’es née pour un p’tit pain » P. 139. 140. 141 Libre Expression Danièle Lorain

https://ici.radio-canada.ca/reportage-photo/2834/moi-et-lautre-denise-filiatrault-dominique-michel-archives 

https://www.imdb.com/title/tt0188344/plotsummary?ref_=tt_ov_pl

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Jupiter YDS 8027    1969

Moi et l'autre - Dodo et Denise
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Moi et L'autre avec Dominique Michel, Denise Filiatrault, Rogger Joubert , Réal Béland (père) et La participation de Gratien Gélinas

Jupiter JDY 7005    1967

Scandale chez les artistes - Dodo et Denise
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Revue de fin d'année 1963 à Radio-Canada,. Version télé de la revue « Zéro de conduite », avec Denise Filiatrault, Jacques Desrosiers, Dominique Michel et Donald Lautrec

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