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Paul et Paul

Paul et Paul (1976-1980 )

Claude Meunier

Serge Thériault

Jacques Grisé

Avant Paul et Paul et Les Frères Brosse (Robert Morissette et Jean-Pierre Alonzo), il y a eu Les Frères Brother. 

Originalement Les Frères Brother étaient composés  de Claude Meunier, Jacques Grisé et de Robert Morissette

La forme d’humour des Frères Brother est un mélange de ce que feront Paul et Paul et Les Frères Brosse.  Un humour absurde, autant verbal que visuel.  À la séparation des Frères Brothers, Robert Morissette se joint à Jean-Pierre Alonzo pour former Les Frères Brosse, tandis

que Meunier et Grisé demandent à Serge Thériault de les accompagner.  C’est la naissance de Paul Et Paul.

Paul et Paul restent dans l’absurde mais davantage dans les textes plutôt que sur l’aspect visuel.  Ils laissent tomber la formule des flashes de quelques secondes pour se concentrer à monter des numéros, plus complexes, plus riches au niveau des textes avec un début et une fin.

En 1976, Paul et Paul présentent leur premier spectacle dans des petites boîtes un peu partout dans la province.  En juillet 1976, c’est à la salle Maisonneuve, de la Place des Arts, que le trio se produit en première  partie du duo Les Mimes Électriques (Bernard Carez et Patrice Arbour), pour un soir seulement.

Depuis ce temps, Paul et Paul ont joué un mois et demi au Théâtre de Quat’sous, à guichet fermé.  Cet engagement n’était prévu que pour deux semaines.  Finalement il s’est prolongé un autre deux semaines.  C’est à cette époque qu'ils lancent leur premier album qui en, l’espace de quelques mois, est vendu à plus de 10 000 exemplaires.  Ils participent également à quelques émissions de télévision à Radio-Canada.

À partir de ce moment les comparaisons, si il est possible d’en faire, vont bon train. Paul et Paul prennent la relève d’une longue tradition en humour au Québec.  On a qu’à penser à Gratien Gélinas, Gilles Pellerin, Olivier Guimond, Yvon Deschamps, Les Cyniques, Sol et j’en passe.  Selon certains, Paul et Paul se situent quelque part entre Deschamps et Les Cyniques.  Mais quand on y regarde de plus plus près on s’aperçoit tout de suite qu'ils sont différents, qu’ils sont Paul et Paul.  Pour Deschamps, à travers ses monologues, c'est la critique sociale, une profondeur qui touche et qui fait réfléchir.  Les Cyniques  c’est la satire, le cynisme, la caricature “On respecte ce qui est sacré, mais on peut s’attaquer à tout ce qui est humain” . Avec Paul et Paul, c’est la naissance d’une nouvelle génération en humour.  Avec Paul et Paul, c’est le rire pour le rire, “Notre humour est un humour gratuit, sans arrière pensée”.  Paul et Paul manipulent les mots, les placent dans une logique complètement illogique. C’est le sophisme poussé à sa limite.  Cela crée des situations absurdes, sans queue ni tête mais qui provoque le rire.  Paul et Paul ont renouvelé un genre qui depuis Les Cyniques et Yvon Deschamps tournait en rond dans les méandres du politique et du social.

En 1980, après un an à voyager,  pour Meunier et Thériault et une job straight d’animateur social à l’Université de Montréal pour Grisé, Paul et Paul en vinrent à la conclusion qu’il valait mieux faire de l’humour que de vendre des souliers.  Ils viennent donc de signer un bail d’un an avec en gage un spectacle qui affiche déjà complet au théâtre Arlequin avant même la première représentation. Une fois de plus, Paul et Paul, affectueusement surnommés “Les Jérolas de la contre-culture”, sont les derniers à se plaindre.  Lors de l’annonce de leur retraite sabbatique, les rumeurs circulent vite à l’effet que le congé est en fait une rupture inavouée.  On parle de “conflits de personnalité”, entre les trois membres du groupe. Grisé avouera qu’il n’était pas toujours d’accord avec la direction que prenait le trio.  Un an plus tard, les conflits ont été tassés dans un coin pour les besoins de la cause, celle de remonter sur scène devant un public vaste et grandissant.

 

Plus cyniques que tendres, ils ont tracé un portrait caricaturale de la société québécoise en soulignant au crayon noir ses plus grandes abérrations.  Dans les deux premiers spectacles, leurs personnages étaient pour la plupart de grands dadais, nonos professionnels, débiles et illettrés.  Paul et Paul ont été sans pitié et sans merci pour ceux qui animent le quotidien québécois.  Avec leurs sens particulièrement aiguisés de l’absurde et du délire, on est loin de l’émotion de Deschamps, Lapointe ou Clémence, on verse carrément dans l’ironie et la dérision.
 
Paul et Paul sont devenus les porte-paroles de la relève humoristique québécoise.

Discographie partielle:

Paul et Paul / Capitol / ST.70.050 / 1977
Rémi AM/FM / Capitol EMI / ST.70.059 / 1978

Sources:

1976 La Presse, 1er juillet, P. C1
1977 La Presse, 2 juin, P. B12, Pierre Beaulieu
1977 La Presse, 3 juin, P. B8, Pierre Beaulieu
1977 Le Quotidien du Saguenay - Lac-St-Jean, 22 octobre, P. C1, Yvon Paré
1980 Le Devoir 11 octobre, P. 27,  Nathalie Petrowski

Capitol  ST.70.050   1977

Le début / La police montée - Paul et Paul
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Théraiault

Serge Thériault (1948-    )

 

Né le 23 avril 1948 à Québec.  Quand on lui demande à quoi sert un acteur, "Ça sert à condenser des moments de vie, à

rendre plus clair des moments de vie pas assimilés, pas compris, pas ressentis avec assez de force."
 

Talentueux autodidacte, Serge Thériault a commencé très jeune, en 1965, dans l'industrie du spectacle en présentant

ses numéros de mime-imitateur-fantaisiste dans les boîtes à chansons. Travail qu’il fait jusqu’en 1970.  De 1970 à 1972,

à l’Université du Québec à Montréal, il étudie en sexologie.

Sa première pièce de théâtre fut en 1968, Giratoire, une pièce de Pierre Voyer, dans laquelle il joue plusieurs rôles. Cette pièce a été primée dans le cadre des Festivals d’art dramatique de Montréal et de Windsor.

En 1969, il joue dans une production de Théâtre d’Aujourd’hui dans une parodie de la pièce de William Shakespeare Hamlet, RosenCrantz et GuildenStern (deux personnages de la pièce Hamlet); il joue le rôle de Hamlet.

1970-1971 et 1972 sont les années de la Quenouille Bleue. La Quenouille Bleue, c’est un collectif d’une quinzaine de d'universitaires, dont Jean-Pierre Plante, Michel Rivard, Serge Thériault, Pierre Huet, Robert Léger, pour ne nommer que ceux-là.  En 1970 ils créent le spectacle Le chien show à l’Université du Québec à Montréal, 1971-1972, ils font une tournée de 35 villes  avec les spectacles Le Show de vot’vie.

L’année 1972 marque aussi ses débuts à la télévision dans le téléroman de Janette Bertrand Quelle Famille.  Il fait également ses débuts au cinéma dans le film de Denys Arcand La Maudite Galette; il joue un adolescent.  Autre création collective de La Quenouille Bleue, Ni Professeur, Ni Gorille, mise en scène signée Julien Poulin, dans une tournée de 42 villes du Québec.

En 1973, Serge Thériault joue dans Tu brûles... tu brûles... film de Jean-Guy Noël.
En 1974, il joue dans un film réalisé et adapté par Richard Martin, d’après la pièce de Marcel Dubé, Les Beaux Dimanches.  Par la suite il fait partie de la distribution d’un film de Denys Arcand, Gina avec Denise Filiatrault et Claude Blanchard. 
En 1974-1975, Serge Thériault participe à l’émission de télévision à Radio-Canada, Du soleil à cinq cents de Francine Ruel, animé par Claude Lafortune, ainsi que Les français d’aujourd’hui, animé par Henri Bergeron.

Très rapidement, il joue au sein des principales compagnies théâtrales du Québec. À titre de comédien ou de scénariste, il participe à plusieurs émissions de télévision pour enfants, dont Minute Moumoute et La Fricassée.  C'est grâce à cette dernière qu'il a fait une rencontre déterminante, celle de Claude Meunier.

La Fricassée fait ses débuts à la chaîne française de Radio-Canada le 7 janvier 1976. L'équipe de La Fricassée comprend les scripteurs Raymond Plante, Serge Thériault, Jacqueline Barrette, Jean-Pierre Plante, Isabelle Doré, Jacques Grisé et Claude Meunier, les comédiens Claude Maher, Michèle Deslauriers, Denis Mercier, Lorraine Pintal,  Murielle Dutil, Serge Thériault, Marc Messier et Pierre Curzi.
C
’est en 1976 que le trio Paul et Paul naît. Claude Meunier et Jacques Grisé, avec qui il a travaillé sur l’émission La Fricassé, forment déjà le duo Paul et Paul, avec l'arrivée de Thériault le trio décide tout de même de garder le nom de Paul et Paul.  En tournée dans le Québec, Paul et Paul compte 160 représentations et en février 1977, le spectacle est donné à l’Évêché de l’Hôtel Nelson, dans le Vieux-Montréal.  À la suite de ce spectacle de février 1977, un disque en a été tiré.  Puis, Paul et Paul sont au Patriote de Montréal, puis à celui de Sainte-Agathe.  Trois spectacles, plus de 300 représentations, deux albums(plus l’intégrale 1992).  Paul et Paul devient une référence de l’humour québécois.
Toujours en 1977, le public fait la connaissance du personnage de Serge Thériault,  Bernie Lacasse, homme de ménage humain et bon, qui a su se gagner les faveurs des téléspectateurs dans Jamais deux sans toi, comédie de Guy Fournier présentée à Radio-Canada de 1977 à 1980.

 

Le 7 janvier 1978 , dans le cadre de l’émission Scénario,  présente une pièce intitulée La Télévision du bonheur, création collective en quatre épisodes, écrite par Jacqueline Barrette, Isabelle Doré, Jacques Grisé, Claude Meunier, Jean-Pierre Plante et Serge Thériault. Les cinquante-six personnages qui la composent sont réunis autour du thème de la télévision qui constitue un des aspects importants de cette pièce. La distribution comprend: Marc Messier, Serge Thériault, Marc Legault et Pierre Curzi.  Plusieurs comédiens vedettes ont accepté de participer à cette pièce, dont Denise Filiatrault, Gérard Poirier et Marcel Sabourin.  La même année, c’est le spectacle de Paul et Paul à l’Outremont, ce qui va mener à une tournée de 8 mois à travers le Québec.
 

En 1979, pour l’émission Pop Citrouille, Serge Thériault écrit quelques textes et joue occasionnellement.  Au Gala de l'ADISQ, Paul et Paul remportent le Félix décerné aux meilleurs scripteurs de l’année.  Serge Theriault interprète le rôle du journaliste Gravel dans la production de L’ONF Cordelia.  Puis on le retrouve dans le rôle de Réjean, dans la pièce de Claude Meunier et Louis Saïa Appelez-moi Stéphane en 1981.  D’un commun accord, le trio Paul et Paul décide de se séparer en 1981.
 

Et les rôles se succèdent:  Bonne année Roger (Bye Bye 1981), Bye-Bye 1982, on reprend la pièce Les voisins à la télévision (Radio-Québec) 1987, dans la série Avec un grand A de Janette Bertrand 1990.  De 1990 à 1993 il reprend son rôle de Bernie Lacasse dans la deuxième mouture du téléroman Jamais deux sans toi.
En 1983-1984, il anime avec Claude Meunier Les lundi des Ha! Ha!
En 1990, Ding et Dong , le film
En 1993, c’est la naissance de Môman dans La petite vie. Il tient le rôle de Môman Paré, Jacqueline, de 1993 à 1999 au côté de Ti-Mé Paré, Claude Meunier. Toute la famille revient à la fin de 1999 pour Le bogue de l’an 2000, en 2002 pour le Noêl chez les Paré et en 2009 La petite vie: Noêl Story.
En plus,  il y a les Bye-bye 1995 et 1996, Omertà, Les Parlementerie, Bunker, Le négociateur (1-2 et 3).
En 1997, l’aventure des Boys commence.  Trois autres films suivront (1998-2001 et 2005).

 

Quelques distinctions:
1994 : Prix Gémeaux de la meilleure interprétation dans une série ou un spécial humoristique pour  La petite vie (prix remis conjointement à Serge Thériault et Claude Meunier)
1995 : Prix Gémeaux de la meilleure interprétation dans une série ou un spécial humoristique pour  La petite vie  (prix remis conjointement à Serge Thériault et Claude Meunier)
1995 : Trophée Coup de cœur lors du Gala MétroStar.
1997 : Prix Gémeaux de la meilleure interprétation dans une série ou un spécial humoristique pour  La petite vie  (prix remis conjointement à Serge Thériault et Claude Meunier)
2003 : Prix Gémeaux de la meilleure interprétation humour : prix collectif avec tous les comédiens de La petite vie : Noël chez les Paré

En 2003 il tient le rôle principal dans le film de Louis Bélanger Gaz bar blues.  Au Gala des Jutras de 2004, il remporte le Prix du meilleur acteur dans un premier rôle pour ce film.

Serge Thériault est un grand comédien. Comique, il est en même temps un grand timide. Il n’aime pas parler de lui, sa vie privée demeure son secret.  Il n’aime pas accorder d’entrevues, il n’apprécie pas les indiscrétions.  Il préfère qu’on s’en tienne à sa carrière, et rien d’autre.

Discographie partielle:

Paul et Paul / Capitol / ST.70.050 / 1977
Rémi AM/FM / Capitol EMI / ST.70.059 / 1978
Ding et Dong en vie (live) / Trans-Canada / SS-1001 / 1984

Sources:

1975 Ici Radio-Canada, 20 décembre, P. 4
1977 Ici Radio-Canada, 31 décembre, P. 8
1982 Le Soleil, 20 février, P. D2, Martine R. Corrivault
1982 Télé-Radiomonde, 1er août, P. 14. 15
enprimeur.ca

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Meunier

Claude Meunier (1951-    )

 

Claude Meunier est né le 4 septembre 1951 à Laval au Québec.  À la fin des années 1960, il s’inscrit à la faculté de droit

de l’Université de Montréal dont il sort d’ailleurs, en 1970, avec sa licence en poche avant de poursuivre de nouvelles

études, en criminologie, au cours de l’année suivante.  Pendant ses études universitaires, Claude Meunier tâte aussi de

l’écriture et rédige Le Party plate, qui est en quelque sorte l’ancêtre direct de la pièce Les Voisins et dont le texte intégral

se retrouve au début du deuxième acte.

À l’origine, se rappelle Claude Meunier, ce court texte faisait partie d’un spectacle intitulé Les 24 heures de la rue Sainte-Catherine, présenté au Gésu, au début des années 1970.  C’est une série de sketchs et de numéros, dont l’absurdité et la folie annoncent déjà les personnages qui feront le succès et le génie de leur auteur.  Quand les répétitions de Les 24 heures de la rue Sainte-Catherine prennent fin ils se retrouvent tous, Réal Desrosiers (Beau Dommage), Serge Fiori, Claude Meunier et Michel Rivard dans l’appartement de Louis Saïa, où, après quelques bières, ils se lancent dans de longues et hilarantes improvisations humoristiques, au cours desquelles, la plupart du temps, Meunier part dans un délire incontrôlable qui déclenche des fous rires mémorables.

En 1968, il écrit une première chanson pour un nouveau groupe Les Comptes Harbourg.  Le leader du groupe, Serge Fiori, compose du matériel original, sorte de R&B mêlé de pop rock, inspiré des Yardbirds et des Kinks de l’époque.  Ils enregistrent au studio de Tony Roman.  Sur un côté, on retrouve la pièce intitulée L’Humanité, pièce extrêmement profonde et sérieuse,  et, de l’autre côté une chanson plus légère, La fille du couvent.  La musique est composée par Serge Fiori.  Malheureusement, Jac Duval, qui anime le Cimetière du disque à Télé-Métropole, envoie leur disque dans son incinérateur.

Qu’importe le duo Fiori-Meunier récidive.  Fiori retourne au studio de Tony Roman pour enregistrer le deuxième texte de Claude Meunier, Souvenir Byzantin.  C’est encore un essai raté.  Fiori le juge tellement mauvais qu’il est prêt à aller le jeter lui-même dans l’incinérateur.

Au cours des années 1970 et 1980, Claude Meunier travaille en étroite collaboration avec Louis Saïa.  Ensemble, ils vont écrire le scénario d’un court métrage de fiction intitulé Voyage de nuit ainsi que les textes des pièces Appelez-moi Stéphane, Les Voisins, qui sera créée par la Compagnie Jean Duceppe en décembre 1980 et Monogamy.  Il participe, en 1979, à l’écriture du plus grand succès théâtrale québécois, Broue.

Pendant les années 1970, Claude Meunier fait aussi partie de divers groupes. Il y a d’abord les Frères Brothers en 1973, prédécesseurs des 6 Bols en 1974-1975, groupe avec lequel il participe à la rédaction de La Fricassée, série télévisée pour enfants, et de la pièce à sketchs Les Nerfs à l’air. 

Puis viennent Paul et Paul, où l’on retrouve, outre Claude Meunier, Jacques Grisé et Serge Thériault avec lesquels il participera à trois spectacles présentés à Montréal et en tournée de 1976 à 1981.   C’est comme les poupées russes. Des Frères Brothers sont sortis les 6 Bols qui eux-mêmes recèlent Paul et Paul, puis Ding et Dong ajoute Claude Meunier.  Au début des années 1980, il retrouve Serge Thériault avec qui il crée le duo Ding et Dong qui anime les fameux Lundis des Ha! Ha!, enregistre l'album Ding et Dong... en vie puis présente trois spectacles qui remportent un vif succès à Montréal et dans tout le Québec.  En 1990, Ding et Dong se lancent dans le cinéma avec Ding et Dong, le film, du réalisateur Alain Chartrand.  En 1992, le duo présente l'émission à succès Le Monde merveilleux de Ding et Dong, diffusée à Radio-Canada.

 

Le 3 décembre 1982, le Club Soda vient d’ouvrir ses portes. Les propriétaires sont des amis de Meunier et Thériault.  Ils ont de la difficultés à attirer du monde dans leur club le lundi soir.  C’est là que les deux amis décident de les aider.  Les Lundis de Ha! Ha! étaient nés.  Ça devait être pour quatre semaines seulement (donc quatre lundis).  C'est là que sont nés Ding et Dong.  Meunier se rappelle que le premier soir, sûr qu’il n’allait avoir personne, Thériault et Meunier vont souper avant le spectacle et en revenant une file de 600 personnes s’était formée devant le Club Soda. On dirait qu’on s’ennuie de Paul et Paul.  Meunier dit: "Or quand on est arrivé devant le portier, qui était un gros Black anglophone, il n’a pas voulu nous laisser entrer, nous repoussant même à la fin de la file."  La porte arrière a sauvé la mise, et le rejet du duo a  forgé la scène d’ouverture désormais mythique de ces Lundis de Ha! Ha! dans leur version télévisée.

De 1993 à 1999, Claude Meunier écrit les scénarios de la télésérie à succès La Petite Vie, diffusée à Radio-Canada, dans laquelle il interprète le célèbre Pôpa. Elle est la seule série télévisée québécoise et canadienne à avoir franchi la barre des quatre millions de téléspectateurs pour l'épisode Mlle Morin, et à avoir battu son propre record pour l'épisode Réjean reçoit avec un record toujours inégalé de 4098000 téléspectateurs.  "Radio-Canada ne voulait pas de La petite vie, se souvient-il.  Et TVA non plus.  Un an s'est écoulé avant qu'on puisse convaincre Radio-Canada de la diffuser."  Et le succès est venu avec le temps, avec les semaines.  Quand on lui demande comment il explique ce succès  "C'était très rassembleur. C'était très québécois. C'était une nouvelle version hallucinée de La famille Plouffe.  Tout le monde retrouvait son cousin, son voisin, son beau-frère, mais jamais eux-mêmes,"

En 2001, Claude Meunier publiait chez Leméac Journal d’un Ti-Mé, un recueil de propos et de réflexions où les idées reçues prennent un coup de varlope.  Au cours de la saison 2000-2001 la Compagnie Jean Duceppe mettait à l’affiche la pièce Les Voisins, dans une mise en scène de Denis Bouchard, reprise ensuite au Théâtre Maisonneuve et en tournée.

En 2008, il réalise son tout premier long métrage, Le Grand Départ.

En avril 2009, il procède au lancement de sa toute première bande dessinée La bande à Ti-Paul au Festival de la bande dessinée francophone de Québec.  L'album est en fait un recueil d'histoires courtes, de gags, dont les dessins ont été entièrement faits par l'auteur.

En 2009, Claude Meunier  donne son accord au jeune bédéiste Luca Jalbert, alors âgé de 21 ans, afin que les personnages de La Petite Vie fassent un petit caméo dans la cinquième bande dessinée des aventures de Fonck et Ponck, Les Voyageurs du Graal (parution le 20 novembre 2011).

 

Discographie partielle:

Paul et Paul / Capitol / ST.70.050 / 1977

Remi AM/FM / Capitol EMI / ST.70.059 / 1978

Ding et Dong en vie (live) / Trans-Canada / SS-1001 / 1984

 

Sources:

2012 Le Droit, 17 septembre, P. 8,  Denis Gratton
https://duceppe.com/profils/claude-meunier/
www.etudier.com/dissertations/Claude-Meunier
Serge Fiori S’enlever du chemin de Louise Thériault Ed. du CRAM P.62/63/80/87
2012 Le devoir, 1 décembre P. E3 Fabien Deglise

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Grisé

Jacques Grisé (1951-    )

 

Né en 1951, Jacques Grisé fait la rencontre de Claude Meunier alors qu'il est étudiant au Collège André-Grasset.  Grisé

poursuit ses études au Collège Ahuntsic, toujours avec Meunier, où ensemble ils développent leur intérêt pour l'univers

des spectacles.
 

En 1974, il collabore à l'écriture des textes de La Fricassée, émission à sketchs destinée au jeune public et diffusée à la

télévision de Radio-Canada, qui deviendra ensuite l'émission Pop-Citrouille.  C'est dans le cadre de cette émission que

la rencontre Jacques Grisé, Claude Meunier et Serge Thériault se produit.  Cette rencontre donne naissance au groupe Paul et Paul, qui, de 1976 à 1981, allaient initier le Québec à l’humour absurde.  Il faut quand même donner le crédit aux frères Brosse et aux Frères Brothers pour avoir semé les graines.
 

C’est au sein des Frères Brothers que Jacques Grisé collabore pour la première fois avec Claude Meunier.  Le duo adopte le nom de Paul et Paul, et se produit à quelques reprises.  Grisé demande à son ami Serge Thériault de faire la mise en scène.  Rapidement, Serge Thériault se joint au duo qui devient un trio, mais conserve le nom.  C’est là que Jacques Grisé devient le « et » de Paul et Paul.
 

Pour Jacques Grisé, les années Paul et Paul ne sont pas de tout repos.  La scène le terrifie.  “Mon stress était tellement grand. Et en plus, j'étais avec Claude et Serge, qui étaient des ultra-performants.  J’avais toujours tendance à me comparer, et je me disais: ”Fuck il sont tellement meilleurs que moi. Qu’est-ce que je fais là ?”.  Un soir, après le spectacle, Yvon Deschamps se rend dans la loge de Paul et Paul et donne la main à Claude puis à Serge et s’en va.  Il ignore Jacques Grisé.  Dure coup pour celui qui a pour idole Yvon Deschamps.  Mais quelques semaines plus tard, c’est Marc Laurendeau qui vient le voir en lui disant que son rôle n’était pas facile mais qu’il s’en sortait honorablement.  Ça fait du bien au moral.  La critique n’épargne pas Grisé, qui reste “l’indispensable straight man, celui dont le talent limitée met en valeur le génie de ses deux confrères”.
 

Dans l'ouvrage Les histoires de Paul et Paul, Grisé précise que l'humour absurde qui définit le style de Meunier et lui-même, marque de commerce du trio Paul et Paul, a été inspiré par Groucho Marx, les Monty Python ainsi que les humoristes Steve Martin et John Belushi.  Les seules traces restantes des spectacles de Paul et Paul sont les deux albums publiés à la fin des années 1970 ainsi qu'une compilation sur CD publiée en 1993.  L'humour absurde développé par le trio Paul et Paul est considéré comme ayant inspiré de nombreux artistes québécois tels Les Trois Accords ou Les Denis Drolet.
 

En 1979: Jacques Grisé reçoit, avec Claude Meunier et Serge Thériault, le Félix Scripteur de l’année au premier Gala de l’ADISQ.
 

En 1980, Grisé travaille en relations publiques pour l'UQAM où il fait la promotion des salles de spectacles et de la programmation.  Après la dissolution du trio, il se consacre à l’écriture comique derrière le rideau commode de l’anonymat.  Il collabore à la revue humoristique Croc où il rejoint le comité de rédaction avec qui il travaille jusqu'en 1995.  Il écrit plus de 150 articles, ainsi que huit agendas annuels du magazine qu’il coécrit avec Michel Lessard.  En février 1980, il signe un texte surréaliste dans le spécial vacances de Croc: Mes 3 jours à Rest Aréa / Un récit palpitant de Ti-Coune, qui deviendra un numéro dans la troisième tournée de Paul et Paul.  Voici un court extrait du texte: “Jeannot mon père de famille m’avait dit que c’était beau, mé beau de même faut regarder pour le voir! Tout était là! Le banc, la poubelle, les toilettes, tout! On était tellement excités les trois que l’auto roulait encore quand on est débarqués.  Là, on s’est mis à courir partout.  Des vrais fous.  On rentrait dans la toilette, on sortait, on « pitchait » des déchets dans la poubelle, on s’assoyait sur le banc, on aurait dit qu’on voulait tout faire en même temps!”.
 

À la télévision, Grisé a d'abord travaillé avec Sonia Benezra à Télévision Quatre-Saisons pendant environ trois ans. “On était millionnaires en cotes d'écoute, dit-il. On battait Jean-Pierre Coallier et Ad Lib!”.   Avec sa collègue recherchiste, ils doivent trouver quatre invités par jour, pour cinq émissions par semaine, sur une période de 185 jours. Tout au long des années 1990, il collabore à des émissions comme Surprise sur prise (c’est lui qui trouvait des gags), 3 Gars un samedi soir ou Cha Ba Da.
 

Pendant les années 2000, il continue ses collaborations pour différentes émissions de télévision à Radio-Canada, TQS et TVA.  Entre 2005 et 2007,  il traduit et adapte en français les textes originaux des émissions Sketch Show (Angleterre) et Skit House (Australie) pour Le Sketch Show diffusé sur TVA.  Entre 2007 et 2009, Grisé traduit et adapte en français les textes originaux de l'émission australienne Thank God You’re Here pour l'émission Dieu Merci.  Et enfin avec Louis Saia, comme coauteur d'épisodes d'Histoires de filles.
 

Le 10 février 2011, Jacques Grisé présente son premier one man show.  Reconnu comme le «Et» de « Paul et Paul », Grisé a attendu 30 ans avant d'additionner les anecdotes de sa vie et d'en faire un spectacle à la fois intime et loufoque, dans lequel le conteux se raconte.  Comme il le dit si bien ”c’est pas un show de Paul et Paul, c’est un show de Jacques Grisé, qui a fait parti de Paul et Paul”.
 

En 2012, Jacques Grisé publie le livre « Les histoires de Paul et Paul ».  Le livre est constitué aux deux tiers des textes et paroles de tous leurs sketchs…ou presque.
J

acques Grisé,  “Avec Paul et Paul, j’ai eu l’occasion de travailler avec le plus grand comédien, Serge Thériault, et le plus grand comique, Claude Meunier”.

Disques:

Paul et Paul / Capitol / ST.70.050 / 1977
Paul et Paul Rémi AM/FM /Capitol / ST.70.059 / 1978

Sources:

1999 Le Devoir, 12 août, P. B1, Brian Myles
2011 La Presse, 5 février, Éric Clément
2011 Le Soleil, 3 mai, P. 44 Arts et Spectacles, Olivier Parent
2012 La Presse, 5 novembre, P. 6 Art, Marie-Christine Blais
Wikipedia
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1978884

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Ding et dong

Ding et Dong ( 1980- 1993)

Claude Meunier

Serge Thériault

 

Le nom Ding et Dong est venu pendant que Claude Meunier et Serge Thériault faisaient une annonce pour le Club Soda

pour le lancement des Ha! Ha!  Sur l’invitation, c’était signé: "avec vos deux cloches favorites" et , on a ajouté

Ding et Dong’’. 

 

L’idée, c’était de venir sonner vos deux cloches, en allusion à l’émission Les Trois Cloches. Thériault (Ding): On voulait

montrer qu’on était pas plus fort qu’eux autres, qu’on avait de la misère à faire sonner deux cloches. 

 

Ding et Dong existent déjà à la fin de Paul et Paul.  C’était un sketch d’une dizaine de minutes du dernier spectacle qu’ils ont fait une centaine de fois.  À l'époque, il ne faisait que des jokes plates.  Au début, ils étaient très limités.  Les expressions "Est effrayante, est bonne est bonne" ne faisaient pas encore partie de leur vocabulaire.  C’est un soir en show à Rouyn que l’expression "Est effrayante" est sortie.  Par la suite l’expression est ajoutée au texte.  On peut dire que les expressions sont nées avec les personnages.

 

Comme Paul et Paul l'inspiration de Ding et Dong demeure Monty Python, Woody Allen, Saturday Night Live.  Ding et Dong ne font pas d’humour méchant, c’est plutôt un miroir.   Des jokes peuvent être méchantes pour certains mais ce n’est pas ce qu ‘ils visent.  Ce n’est pas comme les Cyniques qui visaient des personnalités précises.  C’est plus sur le monde en général, monsieur tout-le-monde. 

Serge Thériault: "Comme dans la bande dessinée, l’univers de Ding et Dong est un monde en dehors de la réalité, mais qui a sa réalité, qui se tient, selon ses propres règles et ses paramètres."  Il n’y a aucune place à l’improvisation, ou si peu.  Tout est pensé et travaillé.

 

Toutes les idées viennent des deux membres du duo, il y en a toujours plus qu’il n’en faut.  Ils développent les personnages ensemble, leur donnent une espèce de modèle, et c‘est généralement Claude Meunier qui écrit les textes et les dialogues.  Il en écrit toujours plus long pour avoir plusieurs avenues possibles dans chaque numéro.  Il a fallu environ huit mois pour monter leur premier show.

 

Depuis leurs débuts au Club Soda, en 1981-1982, comme animateur des Lundis des Ha!Ha! Ding et Dong voient leur public s’élargir considérablement pour rejoindre les élèves du secondaire aussi bien que des gens comme leur professeur "Smith".  Les 14-77, comme  Tintin.  

 

En 1984, le duo intente une double procédure en injonction et en dommages principalement dirigée contre l'AMARC, l'organisme paramunicipal qui dirige depuis 

quelques années l'exploitation de Terre des Hommes et de la Ronde en particulier.  Ding et Dong les poursuivent pour utilisation de leurs expressions-symboles "Est effrayante" et "Est bonne, est bonne, est bonne". 

 

À la fin de l'année 1984, Ding et Dong lancent leur disque "Ding et Dong en vie (live)".  Le disque est fait à partir des bandes sonores des émissions de télévision de l’année précédente.

 

Déjà en 1985, Ding et Dong se voyaient très bien faire du cinéma et ce, même si la scène est le média de communication de prédilection.   

 

Meunier et Thériault travaillent pendant cinq ans au scénario de "Ding et Dong, le film".  Durant la tournée de leur dernier spectacle, qui s’est terminé en juin 1989, ils ont passé plusieurs après-midis dans les chambres d’hôtels, à imaginer leurs deux comparses sur grand écran.  Le producteur Roger Frappier et le réalisateur Alain Chartrand se sont pointés avec leurs caméras.  Le tournage  a commencé. "On avait envie de confronter Ding et Dong à d’autres personnages, à d’autres situations que celles vécues sur une scène.  Alors, quand Roger Frappier nous a demandé si ça nous tentait de faire un film, on a accepté. Un vrai cadeau", a raconté Serge Thériault.  "Ding et Dong, le film" c’est, mis à part Meunier et Thériault, une pléiade d’artistes: Raymond Bouchard, Sophie Faucher, Yves Jacques, Jean Lapointe, Denis Bouchard, André Montmorency, Anne Dorval et plusieurs autres.

 

Après quelques années d’absence Ding et Dong remontent sur scène en 1992 avec un spectacle intitulé "Le monde Merveilleux de Ding et Dong".  Ils sont accompagnés de Marc Messier, Guylaine Tremblay, Diane Lavallée et Guy Jodoin. Le spectacle est présenté sur les ondes de Radio-Canada.  Le spectacle nous laisse entrevoir ce que le duo Meunier / Thériault nous réserve pour l’avenir surtout dans le sketch intitulé …  "La Petite Vie"

 

En 1993, ils étaient Ding et Dong et voilà qu’ils deviennent le couple de l’heure.  Pôpa et Môman de "La Petite Vie".  Le duo atteint des proportions quasi mythiques.  Et Ding et Dong ? Réponse de Claude Meunier: "Pour l’instant ils sont en cryogénisation, congelés comme Walt Disney.  Je ne sais pas s’ils vont revenir un jour".

 

Discographie partielle:

 

Ding et Dong en vie (live) / Trans-Canada / SS-1001 / 1984

 

Sources:

 

Québec rock, avril 1985 P. 41. 42. 43. 44, Sylvain-Claude Filion

1990 Le nouvelliste, 1 décembre P 5, Isabelle Légaré

1992 Le nouvelliste, 29 février P. 11, PC

1995 La presse, 19 mars P. B14, Anne Richer

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Capitol/EMI  ST 70.059    1978

Bulletin spécial/La parie du hockey - Paul et Paul
00:00 / 00:00

Trans-Canada  SS-1001    1984

Entre deux chaises "Le Scout" - Ding et Dong
00:00 / 00:00

Les Lundis des Ha! Ha! (extrait)

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