





« Je suis de la race de ceux qui n’auraient jamais vu le jour si Dieu n’avait pas eu le sens de l’humour »
Né à Rouyn le 24 août en 1937, troisième de cinq enfants, il apprend vite à amuser sa famille ainsi que le voisinage en
jouant quelques tours. Bien avant d’être sur les ondes, les Productions Yvan Ducharme existent déjà, façon de parler.
À sept ans, il fait déjà du théâtre dans le hangar de la résidence de ses parents ou dans les ruelles de la ville. Le rôle
d’Yvan le Terrible lui convient très bien, mais Ducharme juge qu’à ce moment-là les spectacles intitulés: La Merveille Masquée a une plus grande portée commerciale étant donné que les frais d’admission s’élevaient à deux sous par tête vide ou pleine.
C’est en 1957, qu’Yvan Ducharme fait ses premier pas dans le domaine artistique. Entre 1957 et 1959, dans sa région natale de l’Abitibi, il travaille dans différentes stations de radio CKRN-Rouyn, CKVD-Val-d’Or, CKLS-Lasarre, CHAD-Amos, CFRB-Sudbury / français et CHNO-Sudbury / anglais.
À Sudbury, on cherche un annonceur bilingue pour animer l’émission de nuit. On le choisit comme annonceur, non pas parce qu’il est exceptionnel ou parfaitement bilingue, mais parce qu’il est canadien-français et qu’il parle anglais avec un accent. Le genre d’accent qui plait aux anglais.
Après Sudbury, Ducharme se rend à Timmins en Ontario (CFCL) où il travaille au poste de radio de langue française et au poste de télé de langue anglaise. Il y reste quelques années et devient chef annonceur. Il en profite pour développer son nouveau concept Les insolences d’un téléphone. Le concept est simple, il téléphone à des gens au hasard avec lesquels il converse en empruntant les voix de divers personnages qu’il crée de toutes pièces.
En 1963, la station de radio CJMS-Montréal, va chercher Yvan à Timmins afin de lui offrir un contrat pour animer l’émission du matin en lui donnant carte blanche. Avec comme bagage Les insolences d’un téléphone, ses nombreux personnage et son humour il anime Du Charme au réveil. La popularité des Insolences, qu’il a animée jusqu’en 1970, lui vaut plusieurs honneurs. L’émission humoristique de l’année en 1963, la meilleure émission radio en 1965 et le titre de personnalité radiophonique de 1968. À cette époque, Ducharme fait tout dans son émission. Il assure la mise en onde, l’animation, la recherche, la présentation des nouvelles et la publicité en plus d’être lui-même disc-jockey.
Toute une génération se réveille le matin en écoutant Les Insolences d’un téléphone. Il faut savoir qu’avant Tex Lecor, avant Marcel Béliveau et son Monde à l’envers, avant Les Bleu Poudre et avant Infoman, il y a eu Yvan Ducharme. On pourrait croire que l’humour absurde est arrivé avec tout ce beau monde, qu’aujourd’hui à la radio et à la télévision on innove avec des scénarios totalement loufoques. Yvan Ducharme, dans les années 1960, présente rien de moins qu’un numéro de mime…à la radio. Il a également présenté un numéro de ballet, toujours à la radio, avec les applaudissements à la fin. Les cotes d’écoute sont impressionnantes, la carrière vas, on ne peut mieux.
En 1969, il ouvre un bar à l’effigie des insolences appelé Le Bar aux insolences qu’on caractérise comme une boite bizarre, folle, pour gens corrects. Un endroit que lui-même qualifie d’endroit idéal pour les gens qui ont peur de sortir.
Durant ces années, il enregistre plus d’une dizaine de microsillons francophones des Insolences d’un téléphone, pensées et de poèmes qu’il récite lui-même. En plus d'enregistrer deux albums d’insolences en anglais.
Dans les années 1970, il obtient autant de succès à la télévision. De 1970 à 1976, dans Les Berger il tient le rôle du père de famille et en 1972 cela lui vaut d’être nommé Monsieur Télévision. Cette même année, Yvan Ducharme se lance dans l’industrie du Disque. Il lance une nouvelle étiquette: CAPARO. Ce sont les premières lettres des noms de ses trois enfants: CA (Carole) PA (Paul) et RO (Roxane). Depuis quatre ans il pense à avoir sa propre compagnie, mais il n’était pas pressé. Comme il le dit si bien “Je suis décidé à ne plus donner mes profits à des étrangers”. Le premier disque est Les insolences d’un téléphone vol.1. C’est un recueil d’insolences non censurées qui n’ont jamais passé à la radio. En plus, toujours en 1972, il écrit, une page, à chaque dimanche dans le Journal Dernière Heure.
C’est une belle histoire d’amour entre le public et Yvan Ducharme. Malheureusement, en 1976, un cancer du poumon fait en sorte que la carrière d’Yvan Ducharme chavire, il a 38 ans. Les médecins ne sont pas très optimistes, on ne lui donne que trois à six mois à vivre. Mais c’est mal connaître M. Ducharme. Yvan Ducharme est décédé le 21 mars 2013, 37 ans plus tard et ce en dépit de deux autres cancers, de deux AVC et d’une pancréatite aiguë.
Liste sommaire des artistes avec qui il a travaillé dans des émissions et des films, qui sont nommés sur ce site:
Berval, Paul (1973) Le film "Y'a toujours moyen de moyenner”
Blanchard, Claude (1992) “Montréal, ville ouverte”
Desmarteaux, Paul (1970) Le téléroman "Les Berger”
Desrochers, Clémence (1973) Le film "Y'a toujours moyen de moyenner";
(1969) Le film “Valérie"
Duceppe, Jean (1972) Le Film "Quelques arpents de neige” de Denis Héroux
Téléroman (1978-1984) "Terre Humaine"
Filiatrault Denise (1992) “Montréal, ville ouverte”
La Poune (Ouellette, Rose) (1982-1985) Série télé "Les moineau et les pinson”
Latulippe, Gilles (1973) Le film " Y'a toujours moyen de moyenner”
Les Jérolas/ Jean Lapointe (1992) “Montréal, ville ouverte”
Lévesque, Raymond (1974) le film “Bulldozer"
Michel. Dominique (1973) Le film "Y'a toujours moyen de moyenner";
(1992) "Montréal, ville ouverte"
Jean-Guy Moreau (1973) Le film "Y'a toujours moyen de moyenner"
Discographie partielle:
Folies Télé-fun-iques / Fonorama / MF-602 / 1962
Chinoiseries radio”fun”iques / Fonorama / MF-16 / 1963
Les insolences d’un téléphone / Franco Élite / FE-6903 / 1964
Les insolences d’un téléphone Pour Adultes / Franco-Élite / FE 6917 / 1964
Yvan Ducharme Les insolences d’un Téléphone vol.1 / Caparo / CO-501 / 1972
Les insolences d’un Téléphone pour adultes / Caparo / CO-504 / 1972
Sources:
1964 Le Petit Journal, 31 mai, P. A60
1964 Télé-Radiomonde, 15 août, P. 20, Colette Chabot
1972 Photo-Journal - tout par l'image, 12 décembre, P. 52, Moune Victor
2001 La Presse, 19 novembre, P. C2, Jean Beaunoyer
2013 Le Soleil, 22 mars P. 36, PC
2013 L'Écho de Laval 27 mars, P. 55, QMI
2013 La Presse, 28 décembre P. Arts 13, André Duchesne

FONORAMA MF-602 1962


Fonorama MF-16 1963


Franco-Élite FE-6903 1964


Franco-Élite FE 6917 1964

Caparo inc. CO 501 1972


Caparo inc. CO 504 1972



