Michel Noël (Jean-Noël Croteau) (1922-1993)
« Les sceptiques seront confondus-dus-dus-dus… »
Né à Québec le 23 septembre 1922, Michel Noël, Jean-Noël Croteau de son vrai nom, est le fils unique de Jean-Baptiste
Croteau, chef cuisinier de métier et comédien amateur. Sa mère, Blanche Langlois, est couturière pour la troupe de
théâtre avec laquelle son mari joue. Sa famille déménage à Montréal en 1925. Il s’intéresse très tôt à la scène et
participe lui aussi à de nombreux spectacles. Michel Noël savait jouer avant d'apprendre à lire et à écrire; il est tombé
dedans quand il était petit. Alors, est-ce qu'il s'est posé la question, a savoir ce qu’il fera dans la vie? Pas vraiment.
Il fait ses débuts au théâtre à l’âge de cinq ans dans la troupe Le Cercle Champlain que dirige son père.
Au cours de ses études, il joue avec la troupe de théâtre du Collège du Plateau.
En 1940, c'est la guerre. Les salaires sont à la hausse. On manque de main-d'œuvre. L’ouvrier est roi. Pour les artisans de la radio, c’est l’époque des vaches maigres. À ses débuts, en 1940, Michel Noël recevait la fabuleuse somme de 1.00$ (un dollar) pour une émission d’une demi-heure dont il écrivait les textes et jouait le premier rôle. Il lui fallait bien du courage pour continuer son travail à CKAC. Ou plutôt non. Il fallait qu'il aime ce métier qui ne “faisait pas vivre son homme”.
En 1942 il remporte le premier prix d’interprétation masculine au Concours du Théâtre de Répertoire de Montréal. Denise Pelletier remporte le même honneur du côté féminin.
À dix-neuf ans, après presque deux ans au théâtre Arcade à Montréal, il reçoit une convocation du gouvernement du Canada pour s’enrôler dans l’armée canadienne. On pourrait dire qu’il a appris son métier à la guerre. Étant donné qu’il fait déjà du théâtre avant d’être enrôlé, cela lui permet de faire partie presque constamment de « l’Army Show ». Pour la petite histoire, à l'origine, le nom, The Army Show, était celui d'une revue musicale produite durant la Deuxième Guerre mondiale pour l'Armée canadienne. Plus tard, il fut rattaché aux unités de divertissement à l'intérieur de l'armée. Les soldats étant des spectateurs assez particulies, on peut vraiment dire qu’entre une bataille et une alerte, Michel Noël essuie les feux…de la rampe. Comme le dit si bien Michel Noël pour justifier sa présence sur la scène de l’Army Show, "les hauts gradés se sont probablement dit qu’avec une telle hérédité (son père était également comédien amateur) et un tel passé, j’étais surement plus apte à tuer le cafard de mes camarades qu’à tuer des allemands. Et c’est comme ça que j’ai débuté dans cette étrange carrière de comédien de l’armée". Lors d’une mission en Hollande, il est blessé et hospitalisé pendant deux mois en Belgique, suite à un bombardement il est blessé à la jambe. Pendant qu’il est encore en convalescence, un de ses bon amis a la bonne idée de présenter un texte que Michel a écrit au concours les Boursiers de CKAC; concours qu’il gagne et qui lui permet de devenir scripteur à la station.
En 1945, il devient chanteur de charme et animateur à la station de radio C.K.A.C. Il donne des tours de chant dans les cabarets de Montréal, aux côtés des grands noms de la chanson française comme Rina Ketty, Patachou et Jean Sablon. Ses succès les plus connus à cette époque sont Débit de l’eau, débit de lait , Pigalle et J’ai deux amours qu’il reprend de Joséphine Baker.
Le 1er juin 1946, il épouse Rita Céré. Quatre enfants naîtront de cette union, Lise, Mireille et Marie-Josée ainsi qu’un fils, Claude.
De 1954 à 1957. Il interprète le personnage du Capitaine Hublot dans la série pour enfants L’île aux trésors. Déjà, à ce moment-là, le personnage du Capitaine Bonhomme commence à prendre vie dans son esprit.
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De 1954 à 1960, toujours à Radio-Canada, il est de la distribution de la comédie de Janette Bertrand et Jean Lajeunesse, « Toi et moi ». En 1960 il obtient ses plus grands succès de chanteur sur disque avec Les perceurs de coffres-forts et Voyage de noces deux chansons qui réussissent à se tailler une place sur les palmarès de l’époque. De 1957 à 1961 il tient le rôle de Philidor Papineau dans le téléroman de Robert Choquette, La pension Velder.
Michel Noël le comédien et le fantaisiste n’est plus…Le Capitaine Bonhomme est né. De 1963 à 1968 le Capitaine Bonhomme est la vedette d’une nouvelle série jeunesse de Télé-Métropole, Le zoo du Capitaine Bonhomme. Pleins de personnages gravitent autour de lui : Olivier Guimond tient le rôle de Freddie Washington, Désiré Aerts est mieux connu sous le nom de l’Oncle Pierre et Gilles Latulippe joue plusieurs personnages, dont Monsieur Sanfaçon. L’équipe participe à plus de 1100 épisodes de la série. Il fonde sa propre compagnie de disques réservée uniquement au Capitaine Bonhomme.
Le succès du Capitaine Bonhomme est si important que le groupe part en tournée pour donner des spectacles pour les enfants dans les petits villages du Québec.
Dans la série « Quelle famille » aux côtés de Janette Bertrand, Olivette Thibault et Jean Lajeunesse, il tient le rôle du grand-père de 1969-1974.
De 1970 à 1973, il présente une nouvelle série du Capitaine Bonhomme. Cette fois, c’est Le cirque du Capitaine que les jeunes suivent assidûment. On y retrouve encore une fois Désiré Aerts dans le rôle de l’Oncle Pierre. Marthe Choquette dans le rôle de Madame Irma. La marionnette Midas est interprétée par Roger Giguère. C’est aussi au cours de cette émission que naît, en 1972, le clown russe Patof, joué par Jacques Desrosiers.
En 1973, son ami Gilles Latulippe l’invite à jouer au Théâtre des Variétés dans la pièce La course au mariage.
Il ouvre un nouveau parc thématique en 1974 avec Oncle Pierre, Désiré Aerts, Le Village du Far-West, situé à St-Césaire. Comme son nom l’indique, le parc a pour thème tout ce qui touche le Far-West. L’aventure se termine en 1979.
Pendant les années 1970, il tient le rôle de Napoléon Laperle, le père de Symphorien dans la comédie du même nom. Son personnage du Capitaine Bonhomme apparaît régulièrement dans deux séries de variétés : Pour tout le monde animée par Fernand Gignac et Gilles Latulippe de 1976 à 1978 et Samedi midi animée par Roger Gosselin en 1977-1978.
Le 28 novembre 1991, Le Capitaine Bonhomme s’écroule en direct pendant l’émission Métropolis animée par JC Lauzon à Radio-Canada, victime d’un malaise cardiaque. JC Lauzon venait de le présenter au public, le capitaine commence son numéro mais il a le souffle court et de plus en plus de misère à parler. Le comédien s’effondre. Les gens ont d’abord cru à une blague. Au bout d’un instant, le malaise s’est installé. Une spectatrice est montée sur scène en vitesse en criant d’appeler un médecin. M. Noël a repris conscience avant son départ pour l’hôpital.
Tout comme Sol (Marc Favreau) et le Père Gédéon (Doris Lussier), son personnage du Capitaine Bonhomme survit en dehors de ses propres séries télévisées.
Michel Noël se classe parmi les hommes moyens. Il a des embêtements moyens, des espoirs moyens, des réussites moyennes, il l’a voulu ainsi et il ne s’en est jamais plaint. Les grandes soifs, Ies grandes faims, il les laisse à d’autres.
Le 22 juin 1993 Le Capitaine Bonhomme rentre définitivement au port; Michel Noël meurt à l’âge de 70 ans des suites d’un accident cardio-vasculaire à l’hôpital de Saint-Hyacinthe.
Liste sommaire des artistes avec qui il a travaillé dans des émissions et films, qui sont nommés sur ce site:
Béliveau, Juliette: (1954-1960) “Toi et moi” ; (1957-1961) “La pension Velder”.
Berval, Paul: (1954-1960) "Toi et moi"; (1965-1970) “Cré Basile” ;(1967-1968) “Lecoq et fils”.
Blanchard, Claude: (1976-1977) “Chère Isabelle”; (1985-1987) “L'âme soeur”.
Deschamps, Yvon: (1959-1962) “Ouragan”.
Desmarteaux, Paul: (1965-1970) “Cré Basile” ; (1967-1968) “Lecoq et fils”.
Filiatrault Denise: (1954-1960) “Toi et moi”.
Gamache, Marcel:(1975) le film Pousse mais pousse égal ; (1957-1961) La pension Velder ; (1965-1970) “Cré Basile”; (1970-1977) “Symphorien”.
Giguère, Marcel: (1954) série télé “L'ïle aux trésors”; (1963) “Toi et Moi”; (1963) “Le Zoo du Capitaine Bonhomme”; (1967-1968) “Lecoq et fils”.
Guimond, Olivier: (1964) “Le Zoo du Capitaine Bonhomme”; (1954-1960) “Toi et moi”; (1965-1970) “Cré Basile”.
La Poune (Ouellette, Rose): (1976) “Chère Isabelle”.
Légaré, Ovila: (1969-1974) “Quelle famille!” ; (1976-1977) téléroman “15 ans plus tard”; (1957-1961) “La pension Velder”; (1965-1970) “Cré Basile”.
Pierre Labelle: (1976) l'émission "Pour tout l'monde"; (1976-1977) “Chère Isabelle”; (1985-1987) “L'âme soeur”.
Lévesque, Raymond: (1967-1968) “Lecoq et fils”.
Michel. Dominique: (1976-1977) “Chère Isabelle”.
Serge Thériault: (1975-1977) “Avec le temps”.
Pellerin, Gilles: (1957-1961) “La pension Velder”; (1965-1970) “Cré Basile”; (1969-1974) “Quelle famille!”; (1970-1977) “Symphorien”; (1974-1976) “La Petite Patrie”.
Sol (Favreau, Marc): (1965-1970) “Cré Basile”; (1959-1962) “Ouragan”; (1969-1974) “Quelle famille!”; (1970-1977) “Symphorien”.
Réal Béland: (1969-1974) “Quelle famille!”; (1970-1977) “Symphorien”.
Discographie partielle:
L"Père Gédéon s'en va au marché, Adieu pays que j'aime / Fleur de Lys / FL-136
Pizzhaiti…pour Mars / Michel Noël et Le Capitaine Bonhomme / Visa / Vi-81001 / 1981
Pour rire …seulement (Noël, Giguère et Desrosiers) / Fleur de Lys spécial / FLS-507
Le Capitaine Bonhomme Michel Noël / Trans-Canada / TCM 978 / 1971
Michel Noël / Disques Carnaval / C-487 / 1965
Chantons avec Michel Noël / Alouette / ALP- 252 / 1961
Sources:
L'encyclopédie Canadienne
1953 Le Samedi, 31 janvier, P. 3, Cherubina Scarpaleggia
1963 Télé-Radiomonde, 9 mars, P. 13, Monic Nadeau
1963 Télé-Radiomonde, 30 novembre, P. 30, Monic Nadeau
1991 La Presse, 29 novembre, P. A3, Marie France Léger
1993 L'Oeil régional, 26 juin, P. A5, André Duchesne
1993 La Presse, 23 juin, P. D10, Lucie Coté
Trans- Canada TCm 978
Fleur de Lys FL-136
VISA VI-81001 1981
