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Vermete
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Gérard Vermette (1931-1996)

 

Gérard Vermette est un comédien et fantaisiste québécois né à Montréal le 26 juillet 1931.  Il était le fils de

Joseph-Évariste Vermette et Germaine Desjardins. 

 

Outre ses apparitions au théâtre, au cinéma et à la télévision, il se fait remarquer dans les années 1970 et 1980 pour ses

nombreuses pitreries et tentatives pour battre des records farfelus.  En 1979, il organise un poteau-thon et s'isole

plusieurs semaines au sommet d'un mât. 

 

Au sortir du collège, il devient gardien de prison de Bordeaux.  Au bout de quelques temps, on lui confie la tâche de s’occuper des condamnés à mort. Tout jeune homme, vingt ans, il doit distraire ces condamnés, les écouter.  Gérard Vermette passe à la Sûreté du Québec en 1955.  Peu de temps après, il assume la direction du service de la circulation dans le district de Buckingham.  En 1958, il est promu sergent, et, un an plus tard, il devient lieutenant.  Il met sur pied la Ligue de sécurité de la jeunesse.  Il prononce des conférences sur la sécurité dans les écoles de la région.  

 

Comme agent de police, il est décoré pour ses exploits.  Le lieutenant Vermette est aussi comédien à ses heures.  On peut l’entendre à l’occasion sur la station de radio CKCH dans le rôle de Pamphile.  En 1959,  il est décoré de la médaille d’Argent du procureur général du Québec pour sa participation à l’arrestation de deux bandits armés qui venaient de commettre un hold-up.  

 

Ses nombreuses initiatives lui valent les éloges de ses supérieurs.  Au début de l’année 1961, Gérard, le plus jeune lieutenant de la Sûreté provinciale du Québec, il a 29 ans, est démis de ses fonctions pour avoir participé activement à la dernière campagne électorale sur le plan provincial.  Il fait des discours en faveur du candidat du parti de l’Union National.

 

En 1961, on retrouve M. Vermette au service de police de Ville d’Anjou.  Il est caporal, attaché au directeur de la police comme secrétaire particulier et, chargé de la brigade juvénile.  Le journal Le bulletin de Buckingham, suite à sa nomination dira de lui:  ”Nous reconnaissons dans Gérard Vermette, l’un des meilleurs, sinon le meilleur policier que le comté de Papineau ait eu, depuis nombre d’années”.

 

Il s’implique dans sa communauté en tant que président de la ligue de hockey La Petite Nation et de la ligue de Balle Papineau.  Comme la politique l’a toujours intéressé, en 1962, il se présente comme candidat indépendant pour le parti de L’Union National.  Malheureusement pour lui, il doit se retirer de la course à la demande du chef du parti Daniel Johnson.

 

En 1963, il récidive mais aux élections fédérales pour le parti Conservateur. Malheureusement, il n’est pas élu.  Il tente à nouveau sa chance en 1965 et il termine au quatrième rang.  Pour attirer l’attention des électeurs, Vermette imagine de projeter, au cours de ses réunions, un film de Brigitte Bardot en CinémaScope.  Il projette le film en trois parties, et, aux entractes, il prend la parole.

 

En 1969, Doris Lussier l’a décidé à s'inscrire au Parti Québécois.  Il s'occupe de l’organisation, et, aux élections de 1970, il prononce quelques discours.

 

Il est gérant-général de la compagnie de distribution France-Amérique.  Son directeur des relations extérieures est le comédies Gilles Pellerin

 

Gérard Vermette a fait tous les métiers.  D’agent de police à celui de politicien, de bûcheron à marin,  bref, le chemin qui l’emmène au métier d’amuseur public est tout sauf ordinaire.

 

Gérard Vermette signe un drôle de contrat en 1968.  Il vient d'enregistrer sous le pseudonyme de Jerry un 45 tours qui s'intitule Fou-Rire.  Aux termes de ce contrat, il s'engage à donner un échantillon de son rire caractéristique à toute personne qui le reconnaît dans la rue,  et ce durant un minimum de six secondes.  Ce disque est sous étiquette Rustlcana 

 

En 1970, Gérard Vermette et Gilbert Chénier deviennent journalistes pour le journal Rendez-Vous.  Ils écrivent des potins à saveur humoristique.  Comme il s’est acheté un motel à Daytona, Gérard profite de ses chroniques pour mousser son motel.  Il organise un concours pour trouver le meilleur slogan pour cet endroit de villégiature et le gagnant a droit à une semaine au motel de Gérard.

 

En 1971, Gérard Vermette enregistre quelques chansons humoristiques, comme Gogo Punch.  En plus d’être une chanson, Gogo Punch est un jeu. Le Gogo Punch se composait d’une bande de caoutchouc que l’on place autour de la tête, d’un élastique attaché à cette bande, d’une balle au bout de l’élastique et de deux truelles en bois.  Il s’agissait de laisser balancer la balle au bout de son élastique et de la frapper avec l’une et l’autre des truelles. Suite à la présentation du jeu à la convention des  fabricants et dépositaires de jouets en Amérique, Vermette vend 200 000 Gogo Punch à un distributeur Américain.

 

Le tandem Vermette-Chénier récidive en 1972  dans un téléthéâtre expérimental de Claude Jasmin présenté dans le cadre des Beaux Dimanches.

 

En 1973, Gérard Vermette intente, en cours supérieure, une action en dommages de 100 000$ contre la Corporation des Films Mutuels Inc. et Cinévidéo inc., les compagnies qui ont mis le film “J’ai mon Voyage” sur le marché.  Vermette prétend qu'il a enregistré cette expression le 7 mars 1969.  Il aurait même préparé plusieurs projets portant ce titre dont un quiz pour la télévision.  

En novembre 1976, Gérard Vermette souffre du diabète.  Les médecins lui suggèrent, très fortement, de perdre du poids, lui qui fait osciller la balance à 325 livres.

 

En 1979, il organise un poteau-thon et s'isole plusieurs semaines au sommet d'un mât. L’exploit est filmé par le cinéaste Robert Morin et apparaît en ouverture et en fermeture de son film Il a gagné ses épaulettes (1981).  Il y restera pendant 32 jours.  La même année, sous le thème Le Québec en folie, Marcel Giguère et Gérard Vermette parcourent le Québec à la recherche de nouveaux talents comiques.  Dans leur spectacle, il y a une grande place réservée au public et de là, ils pourront déceler les nouveaux talents. 

 

Après avoir fait 36 métiers, de la radio, de la télévision, il décide d’aller poursuivre sa carrière sous le soleil avec la communauté québécoise installée en Floride.

 

C’est le 5 novembre 1996, que le fantaisiste et animateur nous quitte des suites de maladie qui le ronge depuis déjà quelques années.  

 

Il a été porte-parole pendant plus d'une vingtaine d'années de la boutique Les Habits St-Eustache à Saint-Eustache (Québec).

 

Discographie partielle:

 

Bebe Honda et le P'tit Gérard / Gogo105 / gogo punch / 1971

Doctor smile / CT39068 / 1973

C'est dans l’sac / DO-1000 / Dora

Ça c’est bon / CAT-16021 / Catalogne

Mort de rire / DVL-1608 / Dorval

 

Sources:

 

1958 Le Droit, 2 décembre, P. 13

1961 Le Droit, 24 janvier, P. 9

1962 Le Bulletin de Buckingham, 25 janvier, P. 2

1962 Vallée de la Petite Nation, 11 octobre, P. 4

1962 Vallée de la Petite Nation, 18 octobre, P. 1

1964 Le Petit Journal, 26 juillet, P. A26, W.L.

1965 Vallée de la Petite Nation, 11 novembre, P. 1

1966 Le Bien Public, 21 janvier, P. 3

1968 Vallée de la Petite Nation, 29 février, P. 14

1969 Photo-Journal - tout par l'image, 26 mars, P. 69, Pierre Vincent

1969 Ici Radio-Canada, 12 avril, P. 11

1970 Télé-Radiomonde, 14 février, P. 11

1971 Télé-Radiomonde, 4 septembre, P. 14

1972 La Patrie - l'hebdo des canadiens-français, 6 avril, P. 48, Manuel Maitre

1972 Télé-Radiomonde, 15 janvier, P. 20

1973 Télé-Radiomonde, 31 mars, P. 31

1976 Télé-Radiomonde, 7 novembre,  P. 14

1979 Télé-Radiomonde, 15 avril, P. 17

Publicité pour les Galeries Quatre Saisons

avec Gérard Vermette et Marcel Giguère

Gogo Punch Gogo 105     1971

Bébé Honda et le p'tit Gérard - Bébé Honda et le p'tit Gérard
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CT 39068      1973

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Traitement #1 et #2 - Gerard Vermette
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Mort de rire - Gérard Vermette
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Gamache

Marcel Gamache (1913-1995)

Acteur et scénariste québécois, né à Montréal le 29 août 1913.  Sa mère, Marguerite Beauchamp, voulait en faire un

avocat et son père, A. Gamache, rêvait de la carrière de médecin pour son fils.
 

Après avoir terminé ses études au Collège Ste-Marie, où il fait ses humanités ( formation de l'esprit par les lettres), il se

fait remarquer tout au long de son cours, par une docilité et une sagesse remarquables.  Il va s’établir à Trois-Rivières

et c’est au poste CHLN qu’il fait ses débuts à la radio. C’est sur la scène du Gesùs qu’il fait ses débuts dans les grandes pièces classiques, telles que Polyeuote, Athaïle, Le Cid et autres chefs-d’œuvre de Racine, Corneille ou autres.  II préfère, et de loin, amuser ses camarades de classe par ses imitations de professeurs. Gamache était né plus pour faire rire que pour faire pleurer sur les déboires des grands héros de l’antiquité.

Avant d’être comédien Marcel Gamache est assistant-gérant et étalagiste, très sérieux d’ailleurs, d’un magasin de confection pour hommes, le Fashion Craft à Trois-Rivières. Gamache est plus qu’en évidence puisqu’il passe ses journées dans les vitrines du magasin, c’est peut-être à regarder défiler les piétons que Gamache développe ce sens de l’observation qui le rend si remarquable.  Il n’y a pas meilleur sujet d’études pour un comédien que d’être témoin toute la journée des travers des gens, de prendre des bribes de conversation. 

 

Gamache, en dehors des heures d’affaires du magasin, a la réputation d’être le meilleur comédien des scènes amateurs de la Mauricie et aussi le meilleur raconteur d’histoires.

Publi-reportage du magasin Fashion-craft (1937 Le Nouvelliste, 22 avril);
« On peut difficilement trouver meilleur auxiliaire à M. Renaud (gérant de ventes du magasin Fashion Craft).  Ce jeune homme est joueur de tennis marquant, ce qui ne l’empêche nullement d’être aussi accompli dans les autres formes de sport.  La jeunesse peut compter sur Marcel pour la guider dans le choix de hardes ou de merceries car c’est aussi un spécialiste plein de goût. De plus, comme étalagiste, il n’a pas son pareil, vous n’avez qu’à voir nos vitrines pour vous rendre compte de l’importance qu’il attache à la manière de bien s’habiller »

Un soir de 1937, on invite Marcel Gamache à aller raconter quelque chose de drôle dans le microphone du poste CHLN de la ville. 
Gamache ne fait ni une ni deux et accepte l’invitation.  Gamache, qui ne sait pas comment on prépare une émission radio, s’amène au poste avec toute une série de bout de papier sur lesquels il s’inscrit des notes.  C’est le script, en une seule copie, avec lequel lui et son ami Marcel Paré, qui fait lui aussi ses débuts à la radio, doivent jouer La généalogie de la famille Gamache.  L’enregistrement de l’émission se fait à la salle Notre-Dame de Trois-Rivières.  Il y a deux mille personnes dans la salle.  L’histoire de la famille Gamache que raconte les deux Marcel fait tellement rire, qu’à l’extérieur on se demande ce qui se passe à l’intérieur.  Tellement que le chef de police se rend lui-même à la salle pour voir si il n’y a pas une émeute.  À partir de là,  les commanditaires de la soirée l'invitent si souvent que Gamache laisse la boutique de vêtements pour hommes pour un studio de radio.

Gérard Delage, directeur des programmes de CKAC, qui l’a entendu le fait venir à Montréal.  Marcel Gamache commence sa carrière à la radio CKAC dans l’émission La Baie Quille, on lui confie un rôle dans le Vieux Poulailler à Radio-Canada puis par la suite c’est l’émission La vieille Béquille où il crée le personnage de Ti-Jean Lévesque.  S’ensuit Le ralliement du rire auquel il participe durant sept ans comme raconteur expert, « Sans Cérémonie »,  « La veillée de Ramsay » et plusieurs autres.  C'est vraiment à cette époque-là, celle de la radio, que Marcel Gamache se fait un nom dans le monde du spectacle.

 

Il est aussi des scènes burlesques et des cabarets de Montréal dans les années 1940 et 1950. Il fait partie, entre autres, de la troupe de Jean Grimaldi. 
 

Par la suite, il fait partie de la distribution de quelques feuilletons télévisés de Radio-Canada dans les années 1950.

Mais, c'est pour ses scénarios de séries télévisées humoristiques que l'on se souvient de lui.  Son premier gros succès est sans contredit Cré Basile (1965-1970), 195 épisodes, avec Olivier Guimond, Béatrice Picard, Amulette Garneau et Denis Douin.  L’émission attire près de deux millions de téléspectateurs par semaine.  L’émission au début devait s’appeler "Les Voisins".  C’est l’histoire de deux voisins qui deviennent tellement amis que leur vie de famille se confondent pratiquement.  Ils vivent indifféremment chez l’un ou chez l’autre et résolvent ensemble les problèmes qui surgissent.  Marcel Gamache qui écrit à l’époque pour l’émission Pique atout que produit Radio-Canada avec à peu près la même équipe (Olivier Guimond, Denis Drouin, Paul Berval) soumet le projet  des Voisins  à la station.  Malheureusement, la société d’état ne donne pas suite à la demande.  CFTM-TV canal 10 s’intéresse au projet.  Olivier Guimond, qui joue le rôle de Freddie Washington dans l’émission pour enfants Le Capitaine Bonhomme, aussi écoutée par les adultes, et ce sont ces mêmes adultes qui téléphonent, écrivent à CFTM pour réclamer la présence d’Olivier Guimond dans une émission destinée à un public plus adulte (plus âgé).  Cré Basile a définitivement consacré Guimond au rang de comique national.

Après le décès d'Olivier Guimond, Marcel Gamache revient avec Symphorien, nouvelle série écrite pour celui qui devait succéder à Guimond,  Gilles Latulippe.  La série est présentée pendant dix ans, 269 épisodes, est probablement la plus belle histoire d’amour entre Télé-Métropole et les téléspectateurs.  Outre Latulippe qui en est la vedette, on retrouve Fernand Gignac, Juliette Huot, Janine Sutto, Béatrice Picard, Jean-Louis Millette, Janine Mignolet, Denise Proulx et plein d’autres comédiens qui, au fil des ans viendront faire leur tour dans la maison de pension de Mme Sylvain.  

 

Puis Marcel Gamache nous invite dans son Drôle de monde série humoristique mettant en vedette Janine Sutto et Jean-Louis Millette.  Malheureusement la série n’a pas autant de succès que les deux autres et est retirée de l’horaire après  neuf mois, trente-huit épisodes.
Marcel Gamache permet aux artistes burlesques (Manda Parent, Denis Drouin, Léo Rivest, Gilles Latulippe, et Olivier Guimond) de connaître de grands succès à la télévision.

En 1977, Gilles Latulippe monte une revue comique composée de quinze sketches et, parmi ces sketches, un seul est emprunté du répertoire du regretté Marcel Gamache et est destiné à rendre un hommage à ce grand comique.  Il s’agit d’un homme, mordu de hockey, qui amène sa femme, qui n’y connait rien, à une partie au Forum.  Ce sketche a été joué pendant un quarantaine d’années avec succès par Gamache lui-même en compagnie de Juliette Huot.  Ce sketch a également été enregistré avec Juliette Béliveau.

Le 10 mai 1995, le père de Symphorien, Marcel Gamache est décédé à l’âge de 84 ans.

Liste sommaire des artistes avec qui elle a travaillé dans des émissions et films, qui sont nommés sur ce site:

Béliveau, Juliette  (1953-1954) "La feuille au vent"; (1956) "Grand'Ville P.Q."; (1957-1961) "La pension Velder"
Berval, Paul (1978-1979) "Drôle de monde"
Deschamps, Yvon (1978-1979 "Drôle de monde"
Guilda (1975) le film "Pousse mais pousse égal"
Guimond, Olivier  (1965-1970) "Cré-Basile"
Latulippe, Gilles (1970) "Symphorien"; (1975) le film "Pousse mais pousse égal"
Le Père Gédéon (1956) "Grand'Ville P.Q."
Légaré, Ovila (1957) téléroman "La pension Velder"
Pierre Labelle (1978-1979) "Drôle de monde"
Lévesque, Raymond (1953-1954)"La feuille au vent"
Michel. Dominique (1956) "Grand'Ville P.Q."
Noël, Michel (1975) le film "Pousse mais pousse égal"; (1954-1960) "Toi et moi";  (1957-1961) "La pension Velder"
Pellerin, Gilles (1974) le film "C'est jeune et ça sait tout"
Rivest, Léo (1970) "Symphorien"
Ti-Gus et Ti-Mousse / Denyse Émond / Réal Béland (1974) le film "C'est jeune et ça sait tout"

Discographie partielle :

Faut rire avec Marcel Gamache et Juliette Béliveau / Le nouveau Idéal /

ID 4001 / 1962

Sources:

1937 Le Nouvelliste, 22 avril, P. 7
1939 Radiomonde, 4 novembre, P. 7, Ti-Jean Lévesque
1947 Radiomonde, 8 février, P. 10
1951 Radiomonde, 24 mars, P. 11, Lord Oh! Oh!
1958 Le Petit Journal, 16 février, P. 26, Marcel Adam
1966 Le Petit Journal, 15 mai, section magazine, P.1, 2, 3, Michelle Gélinas

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Le nouveau Idéal   ID-4001   1962

Faut rire - Juliette Béliveau et Marcel Gamache
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Juliette Beliveau

Juliette Béliveau (1889- 1975)

 

Juliette Béliveau est née à Nicolet le 28 octobre 1889.  Elle fait ses études au Couvent Marie-Rose puis au Pensionnat

St-Ignace à Montréal, alors que déjà sa vie artistique commence.

 

Juliette Béliveau  débute très jeune au théâtre.  A cette époque elle n’est pas une comique.  La critique et les spectateurs

du temps l’appelle la petite Sarah.  Douée d’un très grand naturel, toute menue, frêle comme une fleur, Juliette Béliveau

est la réplique de Sarah Bernhardt dans Froufrou.

 

A dix ans, elle était en vedette au Monument National dans la pièce La Meunière, et à douze ans, dans La case de l’oncle Tom et faisait partie de deux troupes de théâtre.  Enfin, à treize ans, on la considérait déjà comme une vedette et jouait jusqu’à trois pièces différentes dans trois théâtres chaque soir.  Elle gagne déjà 20.00$ par semaine, ce qui correspond à des cachets de vedette.  Dès ses débuts, Juliette Béliveau se fait reconnaître comme une grande actrice, et on ne parle plus que de la p’tite Béliveau. Inutile de préciser que sa carrière est tracée et qu’elle ne pense qu’à être sur les planches.

 

En 1905, Juliette a 16 ans et elle est sur le point de vivre une expérience inoubliable.  Sarah Bernhardt, qu’elle vénère au plus point, consent à la recevoir.  Cette rencontre est un des événements les plus  importants de sa jeune carrière.  Et toute sa vie elle se souviendra qu’elle a eu la chance inouïe de faire la causette avec la tragédienne la plus célèbre de l’époque.

 

En 1914, quelques semaines avant la déclaration de la première guerre mondiale, Juliette épouse Albert Larue.  Dès 1915, elle accouche de son premier enfant, malheureusement, le nourrisson meurt onze jours plus tard.  Mais elle aura tout de même trois enfants.

 

En tant que comédienne, c’est autour des années 1924-1925 que Juliette connaît le tournant le plus important de sa carrière en se dirigeant vers la comédie et le burlesque où elle va connaître tant de succès.  Elle s’adapte avec une étonnante facilité au vaudeville américain…en français, voire même bilingue.  Elle fait de nombreuses saisons avec Olivier Guimond (Ti-zoune père) lui donnant la réplique si l’on peut dire,  pour improviser, pour jouer au canevas  (se dit des acteurs qui n'ont pas appris leurs rôles et improvisent le texte en respectant le scénario), Juliette Béliveau n’a pas son pareil.

 

Dans le burlesque, quand le spectacle commence, les acteurs ne savent à peu près pas  ce qu’ils ont à faire.   Il y a bien une conduite, une sorte de synopsis du spectacle qui sert aux acteurs de point de repère.  Exemple: Deux minutes avant d’entrer en scène, le premier comique explique au second: "Tu vois, mon p’tit vieux, j’entre et je fais des blagues. Quand je tombe sur le derrière, tu entres, tu tires ton revolver et tu me vises. Je te fais un pied de nez. Tu essaies de tirer. Ton revolver ne part pas. Là, ta femme arrive... et c’est le punch!  Le sketch commence, les acteurs improvisent.  Ce n’est pas toujours heureux, loin de là!”

 

À compter de 1920, elle enregistre quelques chansons fantaisistes et plus d'une centaine de sketches humoristiques sur disques Starr avec plusieurs artistes dont Elzéar Hamel, Ovila Légaré et surtout J. Hervey Germain.  Le mérite de Juliette Béliveau est d’avoir apporté son esprit dans un genre de spectacle qui n’est pas précisément spirituel. Elle évolue, au milieu des pitreries, avec une finesse, un humour qui n’appartient qu’à elle.Dans les années 1930, c'est au Théâtre Stella (aujourd’hui le Rideau Vert) que Juliette Béliveau intensifie sa carrière.  Lorsque le Stella ferme ses portes, on la retrouve à l’Impérial.

 

Entre 1936 et 1946, c’est au Monument national et au Palais Montcalm, à Québec, que Juliette Béliveau fait rire son public dans les fameuses revues Fridolinons de Gratien Gélinas.  C’est à cette époque que naît la légende des deux Juliette (Juliette Béliveau et Juliette Huot).  A ces deux Juliette, une troisième devait se joindre un peu plus tard: Juliette Pétrie.

 

Comédienne très populaire et appréciée, Juliette Béliveau devient même l'héroïne d'une bande dessinée (signée par Raymond Deslauriers, puis par Dick Lucas) que publie l'hebdomadaire artistique Radiomonde de 1950 à 1954.En 1956,  pour célébrer les cinquante années de vie artistique de la grande comédienne, une gigantesque fête est organisée par l’Union des Artistes à l’hôtel Queen Elizabeth et réunit 300 artistes.  Puis en 1972, 2500 personnes lui rendent hommage lors d'un gala télévisé au Théâtre St-Denis de Montréal.

 

Mme Béliveau accumule les opérettes, les revues, les émissions de radio, les pièces de théâtre.  À la radio elle joue des rôles dans Tante Lucille, Curé de village et Rue principale.   En 1958, elle fait partie de trois continuités pour trois stations de radio.  À CKAC, elle tient un rôle dans  L‘oncle Albert, à CKVL, elle est de la distribution de L’Ami Pierre et finalement elle prête sa voix à un perroquet dans l'émission Pinocchio à CBF.  Puis elle termine ses journée sur la scène du cabaret Aux trois castors où elle est la vedette de la revue  Le tour du monde en 80 minutes.

 

L’avènement de la télévision, qui fut une grave difficulté pour de nombreux artistes, ne dérange nullement Juliette.  En peu de temps, elle joue dans plus de téléromans qu’il est possible d’en produire.  Elle joue dans Jeunes années avec Colette Bonheur, Les Belles Histoires des Pays d’en Haut, Le Survenant, Sous le signe du Lion, Les quatre fers en l'air, La pension Velder, Grand Ville P.Q. etc . Au canal 10, elle joua dans Ma femme et moi le premier téléroman de cette station.

 

Parmi tous les personnages que Juliette Béliveau a joué, celui qui fut certainement le plus beau, fut la tante Clara dans Ti-Coq de Gratien Gélinas, point marquant dans l’histoire du cinéma québécois.  Elle a 60 ans! Ce rôle, Gratien Gélinas l’écrit expressément pour elle.  Il y a ensuite d’autres films comme Le gros Bill , Le Rossignol et les cloches et Un Homme et son Péché.  Elle tient à exploiter tous les moyens offerts aux comédiens et son talent se prête à tous de façon merveilleuse.

 

Après une absence de quelques années, elle revient à la scène en 1956, dans une pièce de Félix Leclerc, Sonnez les matines, puis, en 1960, elle entre au Théâtre du Rideau Vert pour participer à plusieurs pièces de théâtre.

 

Durant l’année 1965, Juliette Béliveau ne fait que trois apparitions à la télé.  Soudain, en février de l’année suivante, un incendie se déclare dans l’appartement de Juliette. Le feu dévore son mobilier, ses souvenirs, ses livres, ses disques. Chose plus cruelle encore, le désastre va jusqu’à raser sa garde-robe qui comprend des costumes dont la confection remonte à 1885.

 

En automne 1966, Juliette Béliveau participe à Rue des Pignons, mais en mai 1967 une commotion cérébrale ébranle considérablement les facultés de la célèbre artiste.  Elle souffre de paralysie, elle perd en grande partie l’usage de la parole.  Mais elle reprend des forces et, le soir de ses 78 ans, samedi 26 octobre, elle apparaît dans la revue Terre des femmes de Muriel Millard.  À la fin du spectacle, le public lui a fait une telle ovation que, lorsque le rideau fut baissé, Juliette Béliveau, au moment de monter à sa loge, ne pouvait retenir ses larmes.  C’est à cet instant précis que Juliette Béliveau prend conscience que cette soirée-là était son chant du cygne.  C’est la dernière fois que l’on a vu Juliette Béliveau sur scène.

 

Le 26 août 1975 L’une des plus grandes comédiennes québécoises, est morte à l’âge de 85 ans

 

Liste sommaire des artistes avec qui elle a travaillé dans des émissions et films, qui sont nommés sur ce site:

 

Paul Berval: dans les années 1930, spectacle au stade DeLorimier; (1954-1960) "Toi et moi"; (1949) "Le gros Bill"

Jean Duceppe: (1952)  Le film "Ti-coq" de Gratien Gélinas; (1961) la pièce "Constance"

Gratien Gélinas: (1953) le téléroman "La famille Plouffe"; (1947) le film  "Métropole"; (1942) le film "La dame au camélias, la vraie"; (1945) Joue dans "Fridolin" et "Ti-Coq"; (1948) "Fridolinons" la pièce “Ti-coq"

Marcel Giguère:1954 série télé "Les Quat'fers en l’air"; (1954-1960) "Toi et moi"

Olivier Guimond: (1954-1960)  "Toi et moi"

Le Père Gédéon: (1953) série télé "La famille Plouffe”

Ovila Légaré: Dans les années 1930 enregistrent plusieurs disques. Starr; (1957) téléroman "La pension Velder"; (1961) "Sous le signe du lion"; enregistre sur Disque (Star) dans les années 1920; (1949) "Un homme et son péché"

Michel Noel: (1954-1960) "Toi et moi"

Discographie partielle:

Faut rire avec Marcel Gamache et Juliette Béliveau / Le Nouveau Idéal / ID-4001 / 1962

Sources:

1939 Radiomonde, 15 mars, P. 2

1958 Radiomonde et Télémonde, 28 juin, P. 6, Jac Duval

1972 La Tribune, 29 juillet, P. 6, René Berthiaume

1975 Télé-Radiomonde, 6 septembre, P. 2. 3. 4. 5. 6. 7, Chantal Gariépy

1975 Photo-Journal - tout par l'image, 6 septembre, P. 5. 6. 7

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Roger Giguère

Roger Giguère (1944-2022)

D’entrée de jeu, quand on parle de Roger Giguère on pense au comédien, à l’acteur de cinéma, au bruiteur (son premier

métier) mais force est d’admettre qu’on ne pense pas à lui en tant qu’humoriste.  Mais il faut quand même lui donner ce

qui lui revient, c’est que, malgré le fait que ses personnages ciblaient un public jeune, les parents y trouvait leur

compte.  

Né le 22 novembre 1944, il est le fils de Marcel Giguère, connu principalement pour ses talents de bruiteur à la radio et à

la télévision.

En 1961, à dix-sept ans, il annonce à son père qu’il en a assez des études et qu’il veut travailler.  Son père lui trouve alors un travail comme messager à la station de radio CKAC. Il adore travailler à la station, mais il n’est pas question qu’il reste messager.  Encore pubère, il devient bruiteur dans le temps ou CKAC produisait des radioromans.  Ainsi, il a pu travailler avec Jean Duceppe qui était alors réalisateur.  C’est en côtoyant et en travaillant avec des professionnels qu’il apprend le métier.

C’est en 1964 que les portes de la télévision s’ouvrent pour Roger Giguère.  Il est embauché à la station de télévision Télé-Métropole pour travailler comme bruiteur pour la première version de l’émission Le Zoo du Capitaine Bonhomme avec Michel Noël, Gilles Latulippe et Olivier Guimond. Il prête sa voix à un étrange petit canard du nom de Midas.  

À partir de 1967, Midas vole de ses propres ailes.  Il anime l’émission jeunesse La cabane à Midas avec Désiré Aerts (Oncle Pierre).  L’émission reste en onde jusqu’en 1970.

En 1968, le père et le fils, Marcel et Roger, unissent leurs efforts et entreprennent une tournée dans les Centres de Loisirs de Montréal et des environs.  C’est Roger Giguère qui produit la série de spectacles pour enfants.  En plus de Roger (Midas) et Marcel Giguère, L’oncle Pierre complète la distribution.

En 1969, après sa participation sur le 45 tours de Dany Aubé (Zoom Bye Bye), Midas enregistre son premier 45 tours « Mah-na-Mah-na » où tout n’est qu’onomatopées.  Sur la face B on retrouve la chanson «Cauchemard de Midas».  Quand Midas se réveillera on lui dira que dans le dictionnaire, « cauchemar » ne prend pas de « d ». 


De 1973 à 1975, il fait partie de la distribution de l’émission pour enfant Patofville, avec Jacques Desrosiers.

En 1976, l’émission change de nom pour Patof voyage.  Il y incarne les rôles de M. Fafoin et du canard Midas.  C’est dans cette même émission qu’une nouvelle marionnette est née.  Suite au départ d’un des personnages de Patofville, M. Tut-Tut joué par Denis Drouin,  M. Tranquille voit le jour.  C’est Roger Giguère qui lui donne vit.  Toujours en 1976 il devient coanimateur de l’émission de variétés « Les Tannants ». Il se joint ainsi à Shirley Théroux et Pierre Marcotte.  Il remplace Joël Denis.  L’aventure des Tannant pour Roger Giguère aura duré cinq ans(1976-1981).  De son propre aveu, il admet qu’il était grandement temps de quitter l’émission parce qu’il était en train de se brûler pour le reste de ses jours.  Malgré tout, ceci lui aura permis de se faire connaitre par un plus large public.

En 1978, il remporte le trophée Olivier-Guimond, décerné à chaque année en mémoire de celui qui avait su gagner l’affection du public.  Ce qui déclenche un petit scandale. Certains membres de la colonie artistique ont vertement critiquée choix.  Mme Juliette Pétrie entre autre critique le fait qu’un si jeune artiste reçoive ce prix.  Pour elle, cet honneur devrait être remis à des artistes qui ont un actif plus grand.  Elle déplore que les grands noms ont été trop souvent oubliés.

En 1982,  le goût de l’aventure et le désir de tenter quelque chose de différent le pousse à monter sur scène.  Avec des textes écrits par lui et Pierre Légaré (scripteur pour le Festival de l’humour québécois), Roger Giguère veut offrir aux gens un spectacle complètement fou.  "Je ne suis pas un comédien mais un comique.  Pour moi c’est une grande partie de fun que je veux faire partager au public".  Le spectacle reçoit de bonne critique, quoique certains numéros frôlent la vulgarité d’un peu trop près.  Bref, avec son premier one man show, il fait la preuve qu’il est loin d’être sans talent.

En 1996, après quelques années d’absence, Roger Giguère remonte sur les planches pour l’été, au Théâtre-du-Chenail du Moine,  dans la pièce intitulée Le Bienheureux.                                              

À l'été 2010, il entreprend sa treizième saison au Théâtre d'été du Centre culturel de Drummondville

 

Le 11 novembre 2010, Roger Giguère, qui s'est fait plutôt discret à la télévision au cours des dernières années, offre au public de Fidèles au poste émission animée par Éric Salvail, une belle surprise en faisant revivre Monsieur Tranquille, le temps d'interpréter en direct son grand succès Madame Thibault.


À la suite du décès de son ami Gilles Latulippe, survenu le 23 septembre 2014, Roger Giguère confie aux médias qu'il est lui aussi atteint d'un cancer du poumon depuis près de quatre ans.  Roger Giguère est décédé à l’âge de 77 ans le 28 aout 2022.

Liste sommaire des artistes avec qui il a travaillé dans des émissions et des films, qui sont nommés sur ce site:

Olivier Guimond: (1963-1968) "Le Zoo du Capitaine Bonhomme",  
Gilles Latulippe: (1963-1968) "Le Zoo du Capitaine Bonhomme",

Michel Noël: (1963-1968) "Le Zoo du Capitaine Bonhomme",

Jacques Desrosiers: (!973-1976) "Patofville"; (1977-1978) "Monsieur Tranquille".
Marcel Giguère: (1977-1978) "Monsieur Tranquille".

Jérome Lemay: (1992) "La postière".

Discographie partielle:

La cabane à Midas
/ Trans Canada Royal/ TCR 1071 /  1968

Monsieur Tranquille Faut pas m‘chercher/ Totem/ MT-14001/ 1977
Monsieur Tranquille Superstar / Les Disques P.A.X. / MT-14002 / 1977

 

Sources:

1968 Télé-Radiomonde, 7 septembre, P. 4
1969 Télé-Radiomonde, 6 décembre, P. 29
1976 Montréal-Matin, 20 décembre, P. 25, Johanne Mercier
1976 Montréal-Matin, 10 août, P. 20, Monique Mathieu
1981 Télé-Radiomonde, 24 mai, P. 5
1982 La Tribune, 10 mars, P. D7

1982 La Tribune, 16 mars, P. D6, Pierrette Roy
1996 La Tribune, 12 juillet, P. B6, (PC)
1978 Télé-Radiomonde, 8 octobre, P. 25

La cabane à Midas
La cabane à Midas (Thème) - Oncle Pierre et Midas
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Monsieur Tranquille
Monsieur Tranquille
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Monsieur Tranquille Superstar
Monsieur Tranquille Superstar

Les Disques P.A.X.  MT-14002   1977

Totem MT-14001   1977

Trans Canada Royal  TCR 1071   1968

Y faut l'faire - Monsieur tranquille
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Madame Thibault - Monsieur Tranquille
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Boulik
Boulik

Patof PA-39309  1974

Giguere

Marcel Giguère (1917-1997)

Marcel Giguère est reconnu pour son bégaiement qu'il exploitait à des fins comiques. 

Marcel Giguère est né à Montréal le 25 août 1918.  
C’est en 1939 qu’il conçoit l’idée de se spécialiser dans les effets sonores radiophoniques. 

Après des études au Plateau,  situé dans le parc Lafontaine, il est engagé par la Société Radio-Canada à titre de bruiteur. 

Entré à cet emploi en 1939, le jour de son 21e anniversaire de naissance, il reste à cet emploi plus de cinq ans.  Après quoi pendant un an et demi il fait partie de l’équipe du personnel de l’agence Radio-Programme-Producer, toujours à titre de bruiteur.

En 1942 il s’engage dans l’armée Canadienne.  Après avoir suivi le cours spécial, il devient lieutenant vingt mois plus tard.

 

Marcel Giguère est le père de Roger Giguère, né en 1944, et connu entre autre pour ses personnages de M. Tranquille et Midas.

De 1944 à 1948 il est animateur -bruiteur dans l’émission radio «  Café concert Kraft » avec Lucille Dumont et Jean-Pierre Masson

Le poste CKAC achète, en 1946, l’équipement de feu Guy Beaudry (bruiteur de la station), lequel avait accumulé tout ce qui peut se concevoir en fait de bruit.  La succession va échoir à un jeune de grand talent, Marcel Giguère, qui est à la fois acteur, bruiteur, réalisateur et scripteur. C’est une très belle acquisition pour CKAC.  Le nom de Marcel Giguère est maintenant classé parmi les artisans les plus utiles à la radio. Outre ses qualités de bruiteur (métier qu’il possède à fond) Marcel Giguère possède les dons innés de comique.  Il a une imagination très grande et il a tellement de talent à revendre qu’il peut se permettre de donner de précieux conseils aux réalisateurs.

En 1947, Marcel Giguère et son collègue Yves Vézina, bruiteur lui aussi,  sont envoyés à New-York pour étudier et perfectionner leur art.  Ce voyage leur permet d’étudier la façon de travailler de leurs confrères américains, de voir les conditions de travail des bruiteurs ingénieurs en trame sonore et de comparer leur aménagement aux leurs.  Ce voyage leur apporte de nouvelles idées, de nouveaux effets de son et suggestion d’équipements.  Tout ça dans le but de faire du département de trame sonore de CKAC le plus complet au Canada, rien de moins.  Au cinéma il est bruiteur pour le film Whispering City de 1947.

Pour la petite histoire, toutes les trames musicales aux États-Unis sont présentées par des orchestres sur les ondes, ici on a des enregistrements.  Les ressources à leur disposition, on s’en doute bien, sont illimitées.  Du point de vue équipement, les États-Unis dépassent, et de loin,  ce que l’on peut avoir ici.  Souvent, ils sont trois ou quatre pour faire le même travail que Marcel Giguère peut faire seul.  Bref, avec le peu d'outils mis à leur disposition, l’équipe de CKAC fait aussi bien qu’eux.  Ah oui!  Dans les années 1940, un bruiteur à N.Y peut faire entre 30 000$ et 40 000$ par année, ce qui n’est pas le cas de Marcel Giguère.

Comme bruiteur, Marcel Giguère participe à de nombreuses

réalisations commerciales dans tous les studios d’enregistrements

de Montréal.  Marcel a la chance de se faire connaître comme

comédien sans quitter son poste de bruiteur.  Il n’y a que dans un

poste de radio privé qu’on peut voir ça.

Vers la fin des années 1940 et durant les années 1950, il est présent

dans les cabarets montréalais.  Il est ensuite très actif à la télévision

et sur disque en tant que bruiteur, mais aussi comme comédien. 

Il participe notamment à la populaire émission Capitaine Bonhomme, 

puis Le Zoo du Capitaine Bonhomme comme bruiteur.  Comme

comédien, il participe aux émissions Les quat’fer en l’air,

L'Île au trésor, Cap-aux-sorciers.

Quelques années plus tard, il travaille en compagnie de son fils, Roger Giguère, lui aussi bruiteur et comédien, dans plusieurs séries télévisées dont Patof voyage, Monsieur Tranquille et Les Tannants.

Ses publicités marquent le paysage culturel québécois, comme celles de "Daniel Spécialités", une mercerie située à "deux pas du pont Hippo-po' et où "il n’y a pas de tataouinage".

En 1976, il  collabore toujours à l'écriture des textes des Tannants”, de Parlez-moi d’humour et joue épisodiquement dans Chère Isabel au côté de Dominique Michel.

Il fait des apparitions dans les films Red,  Les deux pieds dans la même bottine, Requiem pour un beau sans-coeur et Les corps célestes  de Gilles Carle.

En 1983 le temps est drôlement long depuis que les deux postes de télévision, Radio-Canada et Télé Métropole, ont décidé de bouder Marcel.  Sur scène, il forme un duo comique avec Gérard Vermette et, jusqu'à la fin de sa carrière, il est régulièrement invité au Théâtre des variétés de Gilles Latulippe.

Il s'éteint le 16 août 1997 des suites d'une longue maladie à l'âge de 79 ans, neuf jours avant son 80e anniversaire.

Liste sommaire des artistes avec qui il a travaillé dans des émissions et des films, qui sont nommés sur ce site:

Béliveau, Juliette: (1954) série télé "Les Quat'fers en l'air"; "Toi et Moi".
Berval, Paul: (1954)  "Les Quat'fers en l'air"; (1954) "Toi et Moi"; (1967) série télé " Lecoq et fils"; (1984) "101 , ouest, avenue des Pins"; (1966-1971) "Moi... et l'Autre"
Desmarteaux, Paul: (1967) série télé " Lecoq et fils"
Desrochers, Clémence: (1966-1971) "Moi... et l'Autre"
Desrosiers, Jacques: (1976) émission pour enfants "Patof Voyage"; (1966-1971) "Moi ...et l'Autre"
Filiatrault, Denise: (1986) la série "Le crime d'Ovide Plouffe"; (1984) le film "Le crime d'Ovide Plouffe"; (1954) série télé "Toi et moi" (1984) série " Le 101, ouest, avenue des pins"; (1966-1971) "Moi... et l'Autre"
Gélinas, Gratien: (1970) le film "Red"; (1954) "Les Quat'fers en l’air"
Guimond, Olivier: (1954) "toi et moi";(1963) "Le Zoo du Capitaine Bonhomme"
Latulippe, Gilles: (1963) "le Zoo du Capitaine Bonhomme"; (1967-1968) "Lecoq et fils".
Légaré, Ovila: (1958-1959) "Je vous ai tant aimé"
Lévesque, Raymond: (1967-1968) "Lecoq et fils"; (1974) le film "Les deux pieds dans la même bottine"
Michel. Dominique: (1984) série "Le 101,ouest,ave des pins"; (1966-1971) "Moi... et l'Autre"; (1986) "Le crime d'Ovide Plouffe"
Pérusse, Roméo: 1992 le film "Requiem pour un beau sans-cœur »
Roger Joubert: (1984) série "Le 101,ouest,ave des pins"; (1966-1971) "Moi... et l'Autre"
Ti-Gus et Ti-Mousse /Denyse Émond/ Réal Béland: (1984) série "Le 101, oues, avenue des Pins"; (1966-1971) "Moi... et l'Autre"
Vermette, Gerard: dans les années 1960 collabore ensemble sur des album d’humour et des spectacles

Discographie partielle :

C’est dans l’sac (Marcel Giguère et Gérard Vermette ) / Dora /Do-1000 / Début 1970
Enregistré spécialement pour “Les Conserves Des Laurentides Ltée, Sainte-Anne-Des-Plaines, Québec”
Ça c’est bon avec Gérard Vermette et Marcel Giguère / Catalogne / CAT-16020

Sources:

1946 Radiomonde, 27 juillet, P. 8, Les trois X
1947 Radiomonde, 1er avril, P. 11
1947 Radiomonde, 13 décembre, P. 3
1949 Photo-Journal - tout par l'image, 2 juin, Le Vicomte
1956 Radiomonde et Télémonde, 11 février, P. 13, Clément Fluet

Catalogne CAT 16020

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c'est dans l'sacack - Gérard Vermette et Marcel Giguère
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